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SERIES

Dead is beautiful

21 scènes de crimes en Technicolor

21 crime scenes in Technicolor

110 x 36 cm  — 1992 > 02

“La vérité aujourd’hui est un leurre. Tout le monde le sait. La médiatisation à outrance a transformé notre vision du réel en une grande imposture, nous prenant en otages complaisants. Lucas Racasse n’y va pas par quatre chemins. Il digère notre époque sans concession et la traduit dans ce qu’elle a de plus reconnaissable: sa fictivité. Et l’anecdote de devenir religion. Sa vision acérée à l’épaule et sa main lacérée en écharpe, Lucas Racasse ne laisse aucune valeur morale encombrer sa ligne de mire. 
Il prône volontairement le faux pour nous faire comprendre sa réalité. Une relation amour-haine avec la violence omniprésente, faite de frustrations induites, d’enquêtes non-abouties, de paranoïa contrôlée par une esthétique de l’horreur. Un monde où paradoxalement la couleur domine, déjouant les codes habituels du genre, maquillant les crimes en prostituées de banlieues. Du noir sous ecstasy, visualisé au kaléidoscope, du fait divers porté au niveau de l’art en papier glacé. Faite de mini-scripts pour séries B, de relations déshumanisées jusqu’à la mutilation, la trame des médias, utilisée en pinceau technicolor, aplatit l’espace-temps en une scène banalisée, où l’exception confirme l’absence de règle. La gestuelle du meurtre érigée en symbole du pouvoir, dénuée de mobile, falsifiée jusque dans le traitement, nous laisse seuls face à la fenêtre. Comme s’il était grand temps de changer les tentures. Et si le travail de Lucas Racasse, qu’on pourrait qualifier de techno-réalisme, s’inscrit sans difficulté dans l’actualité de l’art contemporain, tendance digitale, ses sujets tirent leur substance des tabous qui ont secoué toute l’histoire de l’art: la lutte du bien et du mal, du sexe et de la mort.” Phil van Duynen 2001

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