🇫🇷 Lucas Racasse, créateur d’images français basé à Bruxelles, est né en 1969 d’une mère pianiste et d’un père graphiste et dessinateur. C’est dans son agence de pub qu’il a grandi et a commencé à créer des images. Dans l’univers familial de son enfance il évolue entre musiciens, réalisateurs, photographes, sculpteurs, et ... des peintres. Parmi eux, Roger Wolfs qui lui enseigna le dessin et la lumière et Guy Peellaert qui lui transmit la fibre et les techniques du photomontage et de la couleur. Après quelques courtes années (86-88) passées à l’école des arts visuels de Bruxelles, La Cambre, il travaille dans différents studios de graphisme et commence à réaliser des illustrations pour la presse. Fervent militant du graphisme alternatif, il fonde dans les années nonante le studio de création King & Kong (92-2000) et quelques années plus tard la petite maison de production de films Moyens du bord (95-...). En 2011, il fusionne les deux et crée le Racasse Studio. Un laboratoire de créations visuels en tout genre qui collabore avec de nombreux musiciens, chorégraphes, metteurs en scène, auteurs, théâtres, maisons de disques, plasticiens, quotidiens et magazines,... Parallèlement, son travail personnel a toujours eu une part importante dans ses productions. Car si, pour Lucas, l’exception a toujours confirmé l’absence de règle, la colonne vertébrale de son travail est comme une forme technologique de l’expression du désarroi. Un désarroi qui donne la force d’aller en chercher la raison: un monde déshumanisé par la trame des médias, lissé jusqu’à la norme. Il regarde son époque comme un flash stroboscopique, qui ne s’encombre pas de jugements de valeur. Où le bien est l’ami du mal. La science de l’électrochoc en Technicolor. Un monde d’images à consommer sur place, bien cuit ou saignant, mais toujours à point. Yeux sensibles s’abstenir. Créateur prolifique, depuis plus de 30 ans, pour lui : Every day is picture day.
🇬🇧 Lucas Racasse, a French visual creator based in Brussels, was born in 1969 to a pianist mother and a graphic designer father. He grew up in his advertising agency and started to create images. In the family universe of his childhood he evolved between musicians, films directors, photographers, sculptors, and ... painters. Among them, Roger Wolfs who taught him and Guy Peellaert, who taught him who gave him the fibre and the techniques of photomontage and colour. After a few short years (86-88) spent at the Brussels School of Visual Arts, La Cambre, he worked in various graphic design studios graphic design studios and began to produce illustrations for the press. A fervent activist of alternative graphic design, in the 1990s he founded the the King & Kong design studio (92-2000) and a few years later the small film film production company Moyens du bord (95-...). In 2011, he merged the two and created the Racasse Studio. A laboratory of visual creations of all kinds that collaborates with many musicians, choreographers, directors, authors, theatres, record companies, visual artists, newspapers and magazines,... At the same time, his personal work has always his personal work has always been an important part of his productions. For Lucas, the exception has always confirmed the absence of a rule, but the backbone of his work is like a technological form of expression of disarray. A disarray that gives us the strength to go and find the reason for it: a world in disarray. the reason for it: a world dehumanised by dehumanised by the media, smoothed to the point of normality. He looks at his time like a stroboscopic flash, unencumbered by value judgements. Where good is the friend of evil. The science of electroshock in Technicolor. A world of images to be consumed on the spot, well-cooked or rare, but always medium-rare. Sensitive eyes should be avoided. Prolific creator, for more than 30 years, for him: Every day is picture day.
About Lucas
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Éloge et pamphlet, estime et mépris
Alain Cofino Gomez - 2021 - Racasse Picture Shop Edition
préface du livre: Every Day is Picture Day
"Entre, « où est Charlie » et les scènes infernales de Jérôme Bosch, il est un territoire qui se nomme lui-même royaume et qui semble un grand bordel coloré ; c’est là que s’organise un chaos qui est le nôtre, sous les yeux d’un observateur obsédé, Lucas Racasse. On pourrait penser que ces paysages d’humains, ces visages et ces corps sont là pour nous divertir comme peut le faire un bon film d’horreur ou qu’ils sont là pour nous réveiller de notre torpeur citoyennes et politiques comme le ferait le discours vrai de la sagesse, mais à bien regarder, à regarder longuement et précisément, il semble en fait que le travail de Lucas soit plus complexe que cela. Le créateur semble nous tendre non pas un miroir, mais plutôt un tableau qui fut longtemps abandonné dans un grenier, un portrait oublié, celui de Dorian Gray. Un portrait de ce qui pourrit à l’abri et qui nous préserve, immaculé et lisse, dans le monde. Voici donc notre Dorian Gray collectif enfin révéler et offert à l’examen, cette monstruosité qui s’est construit de nos lâchetés, de nos arrangements et de nos haines, tandis que nos corps et nos visages sociaux se promènent de par le monde dans une éternelle jeunesse morale et esthétique. Dans le grenier, oubliée, la toile ensorcelée emmagasine nos horreurs et nous préserve d’en porter les stigmates au quotidien. C’est sans compter le travail d’artiste tel que Lucas qui œuvre à révéler ce que nous sommes collectivement devenus. Mais, Lucas ne s’arrête pas à ce geste de révélation de notre clown monstrueux, il met également en scène ses visions dans des fresques jubilatoires qui osent la juxtaposition. Il aime confronter dans un même espace des idées et des temporalités qui n’ont coexisté que dans son esprit. Un immense bain des dieux de toutes les religions, un ring de boxe Historique et multitemporelle ou un enfer des riches entre décombres et parc d’attractions morbide. Il rassemble, ce créateur, les éléments disparates d’un discours inouï parce que dans son royaume, c’est lui qui tord l’espace et le temps à coup de collages et de peinture numérique pour raconter l’essence de notre époque, sans concessions, sans pitiés, avec amour parfois, avec dégouts parfois. Que ce soit dans ses gestes de révélation ou dans ses rassemblements d’espace-temps, Lucas n’épargne personne et transgresse les tabous pour faire surgir les évidences. Wall Street Bull est partout et dirige dans l’ombre ou au grand jour notre monde comme d’évidence la finance elle-même s’est emparée de nos démocraties. Les nazillons qui rongent nos élections partout en Europe sont veules et pervertis à l’exact contraire de la moralité et de l’ordre qu’ils promettent. Lucas est aussi l’homme de la citation et de l’hommage. Son travail est un exercice d’emprunt et de re-création, les Maitres et les Maitresses en art sont là qui veille sur lui et il se plait aussi à les rassembler au coeur de l’espace-temps de son royaume, dans des foules qui manifestent ou dans un parlement paradisiaque où se déroulent d’interminables débats sur l’Art. Entre éloge et pamphlet, entre estime et mépris, les œuvres de Lucas témoignent autant de son grand amour comme de sa grande haine face à l’humanité qu’il semble observer d’un point situé un peu plus loin de la mêlée. Si Lucas se tient à bonne distance du monde pour nous le dépeindre dans ce qu’il a d’organique et de coloré, il est parfois au contact de son sujet par exemple lorsqu’il s’agit de la Belgique et de la belgitude. Là encore, il emprunte à « l’école belge » absurde et psychanalytique dans ses variations de jeux de mots. Encore une fois, il se donne la liberté d’inviter le who's who made in belgium dans une sélection de personnalité qui lui ressemble, des intransigeants, des authentiques et des belge-fous. Cela fait cinq années maintenant que j’ai le plaisir de partager des moments de création avec Lucas. Dans le cadre de la communication du Théâtre que je dirige ( Théâtre des Doms). C’est un autre jeu que nous aimons tous deux, celui de la commande. C’est un jeu qui le confronte à l’autre et qui sans doute l’extirpe de son royaume pour en dégager des outils qu’il peut mettre au service de l'autre. Et à ce jeu-là, j’avoue qu’il excelle. Il sait entendre le sous-jacent dans les propos du commanditaire, les accompagner et surprendre par des propositions audacieuses et d’une pertinence coupante et piquante. Il a du génie et ne se fatigue jamais de le sollicité, souvent au cœur de la nuit, solitaire devant l’écran blanc luminescent. Enfin, je ne terminerai pas ceci, sans dire que bien entendu, ce gars-là, Lucas, à des défauts, mais c’est peut dire qu’il a les défauts de ses qualités et que son amour des autres comme son dégout des uns s’exprime parfois sans retenue avec l’authenticité émue d’un observateur qui a du mal à rester les bras ballants devant le beau ou la catastrophe. Alain Cofino Gomez - 2020 | directeur du Théâtre des Doms - Avignon
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Les images bazooka de / The bazooka images of Racasse
Jo Dekmine - 2000 - King & Kong Edition
préface du livre / preface to the book: Lu-K Picture book
"À l’aube du vingt et unième siècle quel est le parcours de l’image au laser à la fois fixe et qui bouge et se porte témoin de ce que je regarde à l’instant? Me permettant d’en garder une trace, de romancer la photo-minute, de m’en restituer l’actualité sensible? On n’est plus vraiment en train de parler d’art plastique, du coup de crayon généreux sur le ton qui présidait aux belles lettres. Il s’agit plutôt ici du portrait robot des moments présents, de notre monde dont le rythme déconnant nous oblige à regarder vite et juste et à l’épingler au passage; à bloquer l’image dans sa trajectoire. Lucas Racasse ne fait pas dans la dentelle, ses flashs nous renvoient au vécu, à ce qu’il peut y avoir d’américain dans notre vieille Europe, de new-yorkais dans Bruxelles et Los Angeles dans Schærbeek ou La Louvière. Il s’agit de percevoir la beauté-laideur de nos villes-champignons où les créations tous azimuts et les délires de la pub se répandent comme une coulée de lave. Plus question de jouer les esthètes, les trieurs de lentilles, il y a une énergie à capter, une espèce de force dont il ne faudra pas dénaturer le sens. Cette vision des choses engendre une certaine façon de trafiquer le document photo, de le jeter dans les bains multicolores ou aniline pour forcer l’image dans ses retranchements, s’en faire le cinéaste, le reporter, le journaliste. Les années de l’informatique ont modifié la captation de ce qui nous est donné à voir et les jeux électroniques s’insinuent dans le langage poétique. Que cela scandalise certains présente fort peu d’intérêt. En épluchant la production actuelle de Lucas je pense à ce que ces mêmes personnes appellent prudemment le ‘le bon goût’. Dans les plus beaux tableaux de Brughel l’Ancien, plein de détails pourrait sembler de ‘mauvais goût’ mais la patine de l’histoire a fait son travail. Il ne fallait pas édulcorer l’esprit gouailleur du bruxellois, cette espèce de santé qui jamais n’empêcha les subtilités de la création. Lucas y va, à la façon d’un écornifleur ou d’un iconoclaste respectueux de ses proies. Le sujet et le verbe. J’aurai vécu plusieurs fois avec lui la trajectoire qui sépare le sujet à traiter de son atterrissage en image et je crois qu’un créateur d'images c’est d’abord quelqu’un qui doit réussir à scanner la chose à dire, le reste vient naturellement." 🇬🇧 "At the dawn of the twenty first century, where is the laser image going? The image is moving, yet still. It portrays what’s out there, and leaves us a trace of itself, a snapshot of the moment to flirt with, a reconstruction the living present. Weire not dealing with fine art or the lavish literary style of the classics. This is the raw present, the world we live in, with all its hectic fucked-up rhythms making the image a moving target that we have to tackle in flight. Lucas goes for the jugular. His fleeting images reflect lived experience, and traces of the New World in old Europe, of New York in Brussels and of LA in Scharbeek or La Louviere. The point is to grasp the hideous beauty of our urban sprawls, where full-on creativity and frenzied advertising flow like hot lava. Forget aesthetics, what matters here is the energy, the unadulterated power. This approach involves a particular way of tampering with original photographs, tossing them in and out of multi-colored or aniline baths, pushing them to the limit. When you force the image to reveal itself, its back to the wall, you become its author, its film director. The computer age has changed our perception of what we see; video games have become the currency of poetry. That some people are shocked by this is of little importance. Going through, his recent work makes me think about what those good people mean by ‘good taste’. In Brueghel the Elder’s most beautiful paintings, many details could be considered ‘bad taste’ but the patina of history has glossed them over. The bawdy leering spirit of Brussels should not be watered down. This healthy disrespect has never stifled the subtlety of the creative process. Lucas goes for it like a scoundrel, a scrounger, an iconoclast who respects his prey. He has taken me on the journey between the subject matter and the final image, and taught me what it means to be a visual creator. First you have to grab the message. The rest comes naturally." Jo Dekmine 1931 - 2017 | fondateur du / founder of Théâtre 140 | Brussels
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Il était Lucas Racasse, une foi
Hugues Henry - 2000 - Home Frit'Home Edition
préface du livre: Ma BelleGique 2
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Un explorateur de la Belgique
Philippe Grombeer - 2013 - Home Frit'Home Edition
préface du livre: Ma BelleGique 1
"Il était Lucas Racasse, une foi. Celle qui habite les pages à venir. Une petite porte dérobée au cœur du Royaume des Images du créateur... Un monde parallèle, poche résistante d’oxygène face à ses grandes fresques de foule, face aux cauchemars éveillés de sa série «Our World» peuplée des spectres précipitant notre Terre vers les abymes. Or le peintre est aussi amour. Depuis 2013, le ket m’a pris par la main pour m’emmener dans un kot quadrilatéral à symboles belges dûment recyclés aux vertus quasi hallicunogènes. Car l’amour fait tourner la tête. Les chicons se fument ou se tètent, les gaufres assurent votre survie ou giclent de la chantilly, les moules sortent du chapeau, du distributeur et finissent par s’envoler, la frite devient sabre, fusible ou carburant national... tout cela sous les regards transfigurés de Magritte, Tintin, Arno, Félicien Rops, James Ensor ou Manneken Pis qui se la joue body-buildé, piquant ou carrément zen pour ne pas mettre une goutte à côté. Vous verriez mes pupilles... Dilatées. Lucas Racasse nous a inventé «Ma BelleGique – Nonante poèmes visuels», un voyage surréalistico-numérique... Je ne connaissais pas. Lucas m’y a entraîné pas à pas me faisant avaler un à un, à la fourchette à frites et sans me laisser choisir la sauce, ses nonante poèmes visuels. Entre vers et travers. Une image et sa légende scellent un poème visuel, d’où s’exhale un sentiment, un amusement ou un grincement. L’œuvre de Lucas Racasse est amour car elle s’abreuve au creuset de ses passions. Ah, son amour passion pour la Belgique! Il éclabousse tous les emblèmes du royaume pour nous communiquer par symbiose les battements de cœur du créateur, le hérissement de ses poils, sa chaire de poule ou une poussée d’acné quand l’actualité déclenche une crise. Les nonante émotions colorées capturées dans «Ma BelleGique» nous transportent dans l’hyperréalisme poétique. Un cri du cœur et des tripes de Lucas Racasse Bienvenue au Royaume des possibles." Hugues Henry - 2020 / chief editor of Home Frit’ Home Edition
"Lucas Racasse, un explorateur de la Belgique ? En tout cas un nerveux qui dégaine juste -en somme une belle gicle!- pour accrocher notre regard et souvent notre sourire. Très épris de ce non-pays si riche en imaginaire et en images. Cà tombe bien ! Lucas s'empare sans complexe -et avec d'impertinents détours- des clichés et des symboles constitutifs d'un territoire qui nous est « chair ». Avec lui tout s'effrite et il ne rentre pas dans les moules... Trop facile ! Justement le Racasse va au delà des clins d'yeux surexploités. Avec un point de vue, une sensibilité « d'ici et maintenant ». Recommandé par notre « parrain » commun, Jo Dekmine, il débarque au printemps 2002 pour concevoir le visuel de notre première programmation au Théâtre des Doms (Avignon) à l'occasion du 56è Festival d'Avignon. Un tramway s'arrête devant la villa des Doms, un rideau rouge en guise de porte qui donne sur un escalier de pierre avec en sous titre « Laissez vous transporter ! ». Et voila la première affiche « transportée » dans Avignon et bien au delà... Comme l'écrit si précisément Jo Dekmine, l'obsesion du logo est largement dépassée. Tout est signature (1). Et quelle signature ! Qui marque son temps. Car Lucas vit intensément son époque et nous livre ses signes. Percutants, colorés, parfois saignants, drôles et poétiques souvent. Un bad boy et un tendre à la fois ! Vous avez vu la sensualité de sa fresque Le Bain Bénit où enfin déesses et dieux se cotoyent avec désirs ? Et la violence d'Inferno, le ring de tous les criminels de l'Histoire ? Et la poésie du voilier-paquebot flottant dans des nuages magrittiens pour fêter les 10 ans de croisière du Théâtre des Doms ? Ce sont justes des exemples vécus en direct où le pirate des signes nous surprend, nous oblige au(x) regard(s), suscite du commentaire... Pendant dix ans nous avons dialogué sur nos « belgitudes », notre manière d'être différente de celle de nos partenaires français et sur comment communiquer cela. Un « pays » était scanné à travers des images fortes déclinées pour chaque édition du Festival d'Avignon aux Doms : de l'atomium en cornet de glaces au cyclope super BD une fois..., du piment pour « allez voir les Belges ! » au coeur tricolore à nonante % passion , du choux-grenade à la praline insecte vivante et aux moules-papillons en liberté... En somme ce « serial illustrateur » nous aide à préciser, un tant soit peu, notre identité ! Ce n'est pas toujours paisible avec ce franc parleur, ce bon à tirer des épreuves qui bousculent, mais il apporte un bonheur visuel qui fait sens. Qui nous aide à comprendre un peu notre monde. Le voila , l'iconoclaste, après toutes ces années de pubs, d'illustrations, de montages, d'affiches, de gadgets, de fresques, porteur d'une oeuvre ! Découvrons en sa passion pour sa BelleGique." (1) Extrait du texte de Jo Dekmine (p.104) dans le livre Théâtre des Doms, 2001>2011: le voyage d'une décennie. Editions P.A.C., 2012 Philippe Grombeer (1946-2020) Directeur du Théâtre des Doms - Avignon (2002-2011) Directeur des Halles de Schaerbeek - Bruxelles (1974-2002)
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Du noir sous ecstasy
Phil van Duynen - 2002 - Pascal Polar Gallery Brussels
préface du catalogue de l'exposition /
to the exhibition catalog: Dead is beautiful
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L'oeil du Racasse
Manuel Hermia - 2007 - Festival d'Avignon - Théâtre de Doms
Présentation de: La nuit Racasse
“La vérité aujourd’hui est un leurre. Tout le monde le sait. La médiatisation à outrance a transformé notre vision du réel en une grande imposture, nous prenant en otages complaisants. Lucas Racasse n’y va pas par quatre chemins. Il digère notre époque sans concession et la traduit dans ce qu’elle a de plus reconnaissable: sa fictivité. Et l’anecdote de devenir religion. Sa vision acérée à l’épaule et sa main lacérée en écharpe, Lucas Racasse ne laisse aucune valeur morale encombrer sa ligne de mire. Il prône volontairement le faux pour nous faire comprendre sa réalité. Une relation amour-haine avec la violence omniprésente, faite de frustrations induites, d’enquêtes non-abouties, de paranoïa contrôlée par une esthétique de l’horreur. Un monde où paradoxalement la couleur domine, déjouant les codes habituels du genre, maquillant les crimes en prostituées de banlieues. Du noir sous ecstasy, visualisé au kaléidoscope, du fait divers porté au niveau de l’art en papier glacé. Faite de mini-scripts pour séries B, de relations déshumanisées jusqu’à la mutilation, la trame des médias, utilisée en pinceau technicolor, aplatit l’espace-temps en une scène banalisée, où l’exception confirme l’absence de règle. La gestuelle du meurtre érigée en symbole du pouvoir, dénuée de mobile, falsifiée jusque dans le traitement, nous laisse seuls face à la fenêtre. Comme s’il était grand temps de changer les tentures. Et si le travail de Lucas Racasse, qu’on pourrait qualifier de techno-réalisme, s’inscrit sans difficulté dans l’actualité de l’art contemporain, tendance digitale, ses sujets tirent leur substance des tabous qui ont secoué toute l’histoire de l’art: la lutte du bien et du mal, du sexe et de la mort.” 🇬🇧 "These days, the truth is nothing but a trap. Everybody knows this. Our vision of reality has been perverted into something akin to downright deception by over-inflated mediatisation, which has turned us all into accommodating hostages. I doesn't take the scenic route. I processes our époque without making any concessions and translates it into something we all readily recognize: fiction. Anecdotes become a religion of sorts. Armed with an acerbic vision, I refuses to let moralities obstruct my line of sight. I'm gladly preaches the apocryphal so that we may comprehend my reality. A profound love-hate relationship with the omnipresent violence, built on my firmly anchored frustrations, unresolved inquiries and paranoia controlled by the aesthetics of horror. A world which is, paradoxically, governed by colour, that thwarts the usual codes of the genre and disguises crimes as suburban whores. Black tweaking on ecstasy, viewed through a kaleidoscope and news items camouflaged as high art. All made up of mini-scripts for B-series, inhumane relationships that lead to mutilation, the weft of the media used as a Technicolor paintbrush, flattening time and space lest it become banal, in a place where the exception confirms the rule. The mime of murder is elevated to a symbol of power, devoid of motive and fallacious in its handling, leaving us alone, staring out of a window. As if it were high time to change those curtains. My subjects are inspired by the taboos that have haunted art history from its beginnings: the never-ending battle between good and evil, sex and death." Phil van Duynen - 2002 | creative director Ogilvy Brussels
"Il y a des gens qui entendent de la musique dans leur tête et d'autre voient des images. L'oeil de Lucas Racasse en voit deux fois que l’oeil du commun des mortels. Véritable cascadeur visuel, il nous offre son regard vif à travers une oeuvre prolixe. C’est que Racasse est un boulimique, un acharné du travail! Imaginez des trains d’images, une gare remplie de trains d’images qui vont et viennent, et vous au milieu, comme hypnotisé par ce vertige. Pour nourrir ses créations, Lucas se gave de musique, de danse, de théâtre, de cinéma, regarde 8h de téloche par jour! Imaginez (encore) que Gainsbourg, Zappa, Warhol, la Callas, Gaudi, Jarmush, Rimbaud, Bacon, Jimmy, Manara, Frida Kalho, Lou Reed, Fellini, Elroy et la Madona -pour ne citer qu'eux- couchent tous ensemble et engendrent le fruit de leurs rêves les plus fous. Et bien vous commencez à avoir une vague idée de la nature, du contenu, et de la puissance des images de Lucas Racasse ! Pour terminer, je vous dirai que moi, il me fascine, voir ses images et ses films, c’est comme avoir un trip sans prendre de drogue, c’est comme avoir un flash de lucidité sans avoir médité, c’est comme avoir vu le monde sans avoir voyagé. Ce n’est pas qu’on aime ou qu’on aime pas Lucas Racasse: on est atteint par lui!" Manuel Hermia 2007 | Musicien
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The show must go on...
Lara Facco - 2010 - Art Gallery Milano
prefazione al catalogo della mostra: Unreal Humanity Reality
"Il mondo di Lucas Racasse è fatto di racconti, brevi, diretti, incisivi, costruiti con la tecnica e il linguaggio di uno spot pubblicitario o di un videclip. Tutto è concentrato in uno spazio ridotto, nell’arco di pochi istanti, in modo che il messaggio arrivi secco e inequivocabile come un pugno allo stomaco. Le immagini sono concepite come il soggetto per una sceneggiatura: l’azione è il mosaico di un puzzle, sospesa nel tempo, non c’è un prima né un dopo, ma è chiarissimo fin dal primo sguardo cosa è successo e cosa sta per accadere. L’insieme vince sul dettaglio, perché è il colpo d’occhio che crea da subito disagio e fastidio in chi guarda. Non c’è pietà per lo spettatore, che solo in un secondo tempo, dopo aver mandato giù a fatica il boccone, è disposto a soffermarsi sui particolari e a scoprire anche il più piccolo segreto nascosto nella composizione. Nel mondo di Lucas Racasse, non c’è spazio per gratificazioni estetiche, per la vanità e l’autocompiacimento: non è la rappresentazione vuota della bellezza la cosa che gli interessa. Anzi, di quella è pieno proprio il mondo della pubblicità da cui l’’artista si è allontanato, così come il mondo della televisione, del cinema - e paradossalmente anche quello della politica e della religione - che lui viviseziona, sbugiarda e mette in ridicolo. La bellezza, quella vera, non è certo quella spacciata dall’estetica violenta della comunicazione di massa, quella costruita a tavolino dal consulente d’immagine delle celebrities e non è neppure quella dei corpi perfettamente scolpiti e dei volti di plastica tutti uguali che riempiono i nostri occhi in ogni istante del giorno, come una specie di mantra ossessivo. Ma non è compito di Racasse, né sua intenzione, mostrarcela: il suo dovere di artista è quello di indicarci invece il sentiero alternativo da seguire per trovarla, e sta solo a noi decidere se avventurarci in questo percorso oppure no. L’umanità di cui ci parla Lucas Racasse è superficiale e disperata. Vive in un mondo parallelo, dove il confine tra fiction e realtà, tra reale, surreale e reality show è così sottile da essere continuamente violato e frainteso. È un’umanità dolente e allucinata, che vive tra il desiderio di apparire a tutti costi per conquistare il suo quarto d’ora di celebrità e l’incapacità di guardare e comprendere davvero, in profondità, il mondo in cui vive. È un’umanità che si muove tra copertine patinate e stermini di massa, stereotipi borghesi e delitti esemplari, passando dall’uno all’altro con la stessa leggerezza con cui si cambiano diverse paia di scarpe griffate e sfoderando quel sorriso smagliante di chi si aspetta l’immancabile paparazzo dietro l’angolo. Un’umanità messa sotto la lente d’ingrandimento, che ne esce quasi banale nella sua pochezza, riproposta dall’artista con la meticolosità “iperrealista” di chi si limita ad esporre i fatti nudi e crdui, e lascia agli altri trarre le proprie conclusioni. E intanto the show must go on." Lara Facco - 2010 | curator ArtGallery Milano
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L’avant pop di Lucas Racasse
Marina Mojana - 2010 - Campari Museum Milano
introduzione al catalogo della mostra: Unreal Humanity Reality
"A Campari piacciono gli inizi, perché in essi la vita ogni volta riaccade con la tensione, l’entusiasmo e l'attesa emozionante della prima volta. Perché sono carichi di promesse. Poco più di tre mesi fa, in occasione dei suoi primi 150 anni, Campari ha inaugurato la sua Galleria che ora è lieta di ospitare in anteprima - e per la prima volta in Italia - le opere di Lucas Racasse, vincitore della prima edizione del Premio ArtGallery. Ancora un esordio, anzi due, una doppia primizia! L’inizio ci ricorda che esiste una meta, non una fine e che il tempo ci è dato per giungere alla pienezza, al compimento, alla scoperta del nostro bene. Ma che cosa ci mostra Racasse? Un mondo pulp che sembra uscito da un film di Quentin Tarantino, fatto di violenza, di sesso, di sangue e di morti che camminano. La deformazione dell’essere umano non è qui espressione di fragilità e tenerezza, ma è qualcosa di sguaiato. I protagonisti sono gli amici dell’artista, oppure sono i vip dello star system: musicisti, attori, ma anche politici e dittatori. Racasse li fotografa e li dipinge, e poi li ri- fotografa, li mette insieme oppure li fa a pezzi collocandoli in uno scenario allucinato e grottesco, dai colori acidi, dove l’azione non ha né tempo, né spazio. Le statue di Rodin, i dannati di Bosch, i teschi di Ensor si muovono tra i suoi personaggi e tutto si svolge senza profondità, come sullo schermo di un computer, in un variopinto e disperato eterno presente. Chi non distingue confonde e chi vende bugie uccide. È questa la denuncia che l’artista fa vibrare nello spazio circoscritto delle sue opere, parodie della contemporaneità, caricature di un mondo alla rovescia dove gli assassini firmano autografi e le brave ragazze vanno dappertutto fuorché in paradiso. A prima vista i suoi lavori urtano e fanno male come un pugno allo stomaco ed è proprio ciò che vuole l’artista - che si definisce un illustratore seriale, un cane folle, un guastatore e un sovversivo - cioè dare forma pittorica all’inferno del XXI secolo." Marina Mojana - 2010 | Direttore artistico Galleria Campari
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L'homme et l'ordinateur
Isabelle Terrier - 2001 - PhotoAlto Royalty Free Library (Fr)
introduction du/of the CD-ROM: Poptronick
"Dans cette série de photo-montage-illustations de sa création, Lucas Racasse dénonce les incongruités d'une réalité informatique inversée: l'homme réduit au rang d'objet par l'ordinateur, devenu maître du sujet. Esclave de la passation d'informations, dépendant de la connexion, l'homme vit sa vie par procuration et l'ordinateur fait vaciller sa raison. Avec ses images élaborées aux couleurs saturées criantes de véracité, Lucas tente de s'interposer en conférant une réalité à la menace insidieuse de la virtualité. Sous influence « pop art », le traité de ses vues se fait l'écho du vécu d'une large population, dont il attire l'attention : on peut arriver à s'aimer sans mot clé... Avis aux intéressés.' 🇬🇧 "In his series of photo-montage illustrations, Lucas Racasse denounces the incongruities of a reality turned upside down by computers. Man is reduced to a mere object by the computer, which has now become the master of the subject. Having become slaves to the transfer of power to computers and dependent on Internet connections, men and women now live by proxy, for they have been completely unhinged by this new technology. Through his elaborate pictures in saturated true-to-life colours, Lucas seeks to intervene by giving the insidious threat of virtuality a sense of reality. Under the influence of Pop Art, his views mirror the experience of a large population placed under the spotlight. It is his way of telling those who are interested that it is possible to love without using a password."
Press Review
L’ASYMPTOMATIQUE (Bel) / Claude Semal // 14/06/2021 INTERVIEW DE LUCAS RACASSE : Fresques et frasques d’un fils de pub Enfant terrible de la pub et la presse, Lucas Racasse est bien connu du milieu du spectacle pour avoir, pendant dix-neuf ans, conçu et réalisé la “com’ ” et les affiches du Théâtre des Doms à Avignon. En France, il a régulièrement travaillé pour le quotidien “Libération ” et l’hebdomadaire “Marianne”. Il a signé la toute dernière affiche du “140” de Jo Dekmine. Maîtrisant très tôt les outils graphiques informatiques, il développa de nombreuses fresques monumentales où l’impertinence le dispute à la beauté. La plus “trash” étant sans aucun doute celle où il représenta toute la classe politique belge… avec des corps d’acteurs et d’actrices “porno” en pleine action ! Pour les exégètes de l’oeuvre semalienne, c’est lui aussi qui conçut le fronton du “frite théâtre”, qui illustre cent cinquante artistes et sportifs belges en train de croquer notre délicieux tubercule – avec votre serviteur, un couteau entre les dents, dans son fritkot central au pied du Palais Royal. Parce qu’il jongle avec les pixels et les photomontages, certains lui ont parfois disputé le titre de “graphiste”. Non sens et bavardage. Ses oeuvres se reconnaissent au premier coup d’oeil, ce qui est souvent la marque des plus grands, et s’inscrivent dans une tradition picturale séculaire, en y ajoutant une plus-value de modernité. Par amitié pour l’Asymptomatique, Lucas nous confiera régulièrement, pendant tout l’été, plusieurs créations d’actualité. Yeah !!!On s’était donné rendez-vous à la terrasse du Bar du Matin, mais c’était malheureusement closed, et il faisait trop chaud pour aller boire un café chez mes copains de la librairie en face. On a d’ailleurs commencé par se rater, lui parce qu’il était coincé dans les embouts, moi parce que j’avais la tête ailleurs avec le CE1D de mon fils. On a donc dérivé une centaine de mètres plus bas, jusqu’à la terrasse d’un petit resto africain, étrangement raccord avec avec notre conversation, où on nous a gentiment laissé boire des coups en causant, sans même devoir commander à bouffer. Bruxelles-By-Night à dix heures du matin, version Matonge. Claude : C’est quoi, ta formation de base ? Lucas : Mon père. Papa dirigeait une grosse agence de pub. C’était un chouette mec, très aimé dans son métier, un des fondateurs de la pub en Belgique. On vivait à la campagne, près de Jodoigne, l’école et l’agence étaient à Bruxelles. Après l’école, je fonçais donc à l’agence avec mes marqueurs et je “m’occupais” jusqu’à l’heure du retour à la maison. A partir de quatorze ans, et jusqu’à dix-huit, j’ai fait plein de stages dans d’autres agences. Même pendant l’été, même pendant les vacances, “papa, trouve-moi un stage”. Puis je suis rentré à la Cambre. J’y suis resté un peu plus de deux ans, mais cela ne m’a pas plu. Et après ça, rendons-lui hommage, car il m’a vraiment appris beaucoup de choses, j’ai été travailler chez André Piroux pendant près de trois ans. C’est le premier qui m’a mis un ordinateur dans les mains. A la fin des années ’80, c’était encore très rare. A La Cambre, c’était même carrément proscrit ! Des graphistes et des ordinateurs, mon dieu ! Comme disait Jo, que cela en choque certains importe peu. Mon maître, c’était Guy Peellaert. Lui et Roger Wolfs. Des amis de la famille, qui étaient toujours fourrés chez mes parents. Roger, le dimanche, il me donnait cours de peinture, de dessin, de lumière. Et Guy, je logeais chez lui chaque fois que j’étais à Paris, je passais trois jours entiers à traîner dans son atelier. Il m’a toujours expliqué plein de choses, je lui dois tout ce qu’il y a dans ma tête. C’est mon mentor. Lui et mon père, ils me manquent. Claude : Tu es l’Obélix du graphisme : tu es tombé dedans quand tu étais petit ! (rires) Lucas : Oui, c’est vrai. J’étais un caaaancre à l’école, un caaaancre, tu ne peux pas imaginer ! Mais mes parents m’ont toujours foutu une paix royale, alors que ma soeur, qui a sept ans de plus que moi, ils l’ont emmerdée jusqu’au bac. Moi, à l’école, je gagnais déjà mon argent de poche, je faisais les cartes de visite des profs, les cartons d’invitation pour les soirées des parents. Et mes parents, je les en remercie, n’ont jamais essayé de m’orienter vers autre chose. Et ils ne sont pas trompés puisque finalement, à vingt-et-un an, je montais mon premier studio. King & Kong, ça s’appelait. Etre singe et roi à la fois, c’était notre devise. On bossait pour la pub et les milieux culturels, on était deux fois plus chers pour la pub, et c’est cela qui payait le reste. On a bossé pendant dix ans pour la FNAC. Pendant dix ans, on a ainsi travaillé pour la Balsamine avec de petits budgets. On prenait aux riches pour donner aux pauvres (rire). Parallèlement, il y a toujours eu ma carrière artistique. J’ai toujours peint, dessiné, exposé, et le studio finançait tout ça. Fin ’90, on était devenu un gros studio, et on travaillait surtout pour l’agence de pub DDB, qui a fini par racheter King & Kong, avec moi dedans. Mais en six mois de temps, je me suis dit : “Qu’est-ce que je fous ici ?”. Et je me suis juré de ne plus jamais refaire de pub. Mon “protecteur”, Jo Dekmine, un de mes tout premiers clients quand j’avais dix-huit ans, m’a toujours aidé à bien “slalomer” dans le milieu, et il m’a aidé à quitter la pub. Il m’avait déjà embarqué dans quelques aventures, comme “Bruxelles en scène” à Paris, j’avais fait l’affiche, une campagne incroyable, la Tour-Eifel renversée et transformée en cornet de frites, une idée que Geluck s’est peut-être réappropriée quelques années plus tard (rire). En 2002, Jo m’a appelé, il m’a dit : “Lucas, j’ai un truc pour toi, cette fois-ci tu es prêt, c’est le Théâtre des Doms, à Avignon, c’est toi qui va faire toute la com’ de ce machin”. C’était comme ça, avec Jo. Quand j’étais avec Philippe, Grombeer, un autre que je garde profond dans mon coeur, et qui avait quand même vingt ans de plus que moi, on était à trois à table, et Jo nous parlait comme à des gamins de quinze ans. C’était terrible, mais on disait : “Oui, Jo”. L’affiche du 140, c’était surtout André Piroux, il y avait des graphistes derrière, mais avant cela, il y avait Jo qui nous expliquait la saison, toute une journée au vodka et au vin blanc, et Jo mimait chaque spectacle, il le racontait, il venait vers toi : “Lucas, pour ce spectacle-là, il y a une fille, magnifique, c’est un truc brésilien, mais il n’y a pas une seule bonne photo”. C’est lui qui m’a appris le dessin pour le théâtre. Tout à fin, Jo m’a invité au resto, il m’a sorti le grand jeu, on a mangé du foie gras, on a bu la Grappa du resto, c’était un signe, c’est quand il voulait te demander quelque chose, et il m’a confié sa toute dernière affiche, juste avant que la nouvelle directrice du 140 ne prenne sa fonction. Claude : “Libé”, la presse, cela arrive à quel moment ? Lucas : En ’99, juste après que j’aie revendu mon studio à DDB. J’ai édité un tout petit bouquin à compte d’auteur, que Jo a préfacé, qui s’appelle “Les images bazooka de Lu-K “, et je l’ai envoyé aux journaux que je lisais, “Libé”, “Marianne”… non, cela s’appelait encore “L’Evènement du Jeudi”… J’adorais ce journal. Claude : Moi aussi. On avait les mêmes lectures. C’était la belle époque de Jean-François Khan, un journal vraiment ouvert aux débats, avant qu’il ne se mette à gagatiser sur l’extrême-centre. Lucas : … Et j’ai eu immédiatement reçu une commande de l’Evènement pour une illustration, c’était le même directeur artistique, Marc Longa, un homme à qui je dois énormément, il m’a embarqué dans l’aventure “Marianne” dès le début. J’ai fait ma première couv’ en 2000, et parallèlement à ça, Alain Blaise, le directeur artistique de Libération, il m’a appelé à midi, il m’a dit “j’aime beaucoup ce que vous faites, vous le belge Machin, je voudrais vous confier la couverture du Libé de demain”. C’était en plus un sujet hyper compliqué, la bataille pour la sélection du pays hôte des Jeux Olympiques de 2008 à Pékin, mais la création, c’est un mécanisme, c’est un muscle, il faut penser vite, c’est pour ça que j’ai toujours adoré la presse, et que je veux dessiner dans l’Asymptomatique, et je propose cette couv’ fameuse, un athlète avec la flamme Olympique devant les chars de Tien An Men. J’ai reçu le lendemain un coup de fil de Serge July pour me dire : “Monsieur Racasse, j’ai trouvé votre illustration très pertinente, je vous remercie de collaborer à notre journal”. (rires) Tu imagines, mon père, il rampait à mes pieds, c’était énorme. Cela m’a ouvert une porte, j’ai travaillé avec Libé jusqu’en 2011, quand Alain Blaise a quitté sa fonction, ce genre de boulot, ça passe souvent par un contact personnel avec un directeur artistique. Marianne, kif-kif. Quand Longa a quitté Marianne pour refaire la maquette de VSD, il m’a amené avec lui. Et là, comme illustrateur, c’était le pied, j’avais chaque semaine une double page grand format. J’ai été comme ça bombardé de boulot pendant cinq ou six ans, je pourrais même les exposer, parce que ce sont des trucs en grand format. Marianne m’a gardé, par contre, mais ce n’était plus la même chose, on me confiait toujours les mêmes sujets technos, parce que je fais ça bien, mais Marc me confiait aussi la politique, le courrier des lecteurs, … J’ai fait une autre couverture de Libé, ils ne la montrent pas, parce que ce jour-là, ils se sont plantés. Une semaine avant les élections présidentielles de 2002, il y avait Jospin, Chirac, Chevènement, qu’on appelait “le troisième homme”, et Le Pen, évidemment. Au cours du briefing, j’avais mis trois visages dans un gros mixer, un blender avec une souris, j’avais mis Jospin, Chirac, et je demande, “et pour le troisième, je mets Le Pen ?”, et Alain me répond, “Non, mets Chevènement”. Une semaine plus tard, Le Pen était au deuxième tour, ce qui est le grand traumatisme français. Et ils n’avaient rien vu venir. “Libé”, ils commandent normalement à midi pour sept heures du soir. A la fin, ils m’appelaient à cinq heures de l’après-midi, pour remplacer une illustration ratée, “Lucas, tu ne veux pas me remplacer ça?”, ils m’appelaient “la flèche”, parce qu’avec mes machines, j’allais aussi vite qu’un dessinateur qui fait un crobar. Mais j’avais toujours droit au même “humour” parisien, “belge moules frites”, toouuuujouuurs, “ça va le belge une fois ?” (rire de Claude), alors qu’en plus, moi je suis Français. A “Libé”, c’était tout le temps comme ça. Chez Marianne, pas du tout. Jean-François Khan, c’était un très grand directeur de publication. Et donc, ce que j’ai envie de refaire avec vous, ce sont des petits montages qui parlent de l’actualité politique, parce que ça me manque. Claude : Si tu savais comme on est heureux que tu veuilles dessiner dans l’Asymptomatique… J’en suis ému ! Lucas: Je suis une sale bête, mais j’ai quand même la crinière douce. J’adore collaborer avec les gens, parce que je trouve qu’on est meilleur en équipe. Dans la période actuelle, j’ai besoin de douceur. On n’est pas en train de parler de pognon, de ventes, d’édition. On avait déjà fait une très belle chose ensemble… Claude : Magnifique ! Lucas:… je ne sais pas si tu sais, elle est passée sur Canal +, cette fresque (ndlr ‘Midnight in Belgium’). Dans une super grosse émission, “L’Info du Vrai – Le mag” , une émission spéciale sur la frite, juste après Van Gogh. J’avais fait éditer une version de l’oeuvre pour le Musée de la Frite, format de ± deux mètres, je trouvais que c’était sa place. A Canal +, ils l’avaient vue là-bas, et ils en ont fait un sujet. Je bois à la santé de nos futurs projets, on va encore faire de belles choses ! Claude: On a parlé de la pub, on a parlé de la presse. Parlons maintenant de tes oeuvres plus “personnelles”. Tu as créé plusieurs fresques, avec cette technique particulière de photomontage qui te permet de mettre des visages connus sur des corps qui ne leur appartiennent pas. Par exemple, cette scène absolument dantesque (rire) où on retrouve tout le personnel politique belge sur le tournage d’un film porno… Lucas : Ah! tu parles de ma partouze géante, la Belgica Sexicæ Unita… Cela date de 2007. A l’époque, j’ai fait rire les ministres. On me téléphonait pour dire : “dites, il y a une image qui circule, là…”. Aujourd’hui, je pense qu’on me ferait tout de suite un procès. J’ai participé à une expo collective avec des artistes flamands et wallons, on avait mis ma fresque dans une petite pièce fermée interdite aux moins de dix-huit ans, pour éviter les problèmes avec la censure, en face, il y avait un petit tableau de Marcel Marien avec Baudouin et Fabiola, c’était énorme ! Claude : C’était quand même très gros au niveau provoc. Toute la classe politique belge qui se retrouve prise par devant et par derrière, il fallait oser le faire… et il fallait oser le montrer ! Lucas : La “Libre Belgique” a écrit : “Il n’est question ici que d’art…” (rires). J’ai affiché l’article partout, avec celui de “El Pais”. C’était volontiers pornographique, mais très “classe”. Tous les hommes en avaient une plus grosse, toutes les femmes étaient magnifiques. J’ai édité un petit poster sous le manteau, un peu à la Jan Bucquoy, parce qu’il fallait faire circuler cette image. C’était une fresque de quatre mètres de large sur un mètre de haut, j’en ai fait un petit rouleau avec un ruban autour. Je suis à Avignon à l’ouverture du Festival, Fadila Laanan, Ministre de la culture, débarque aux Doms (rire de Claude) avec Catherine Sermet, elles arrivent à pied, décontractées, on était habitué aux voitures avec chauffeur, elle vient vers moi et me dit “il faut absolument que je te parle”, je me dis “Aïe aïe aïe, ça va mal tourner”, parce que sur le poster, elle était quand même la cramouille ouverte avec Guy Verhofstadt entre les jambes en train de la lécher, elle me dit : “Lucas, on m’a dit que…”, “Oui, oui, je réponds”, “… Est-ce que je peux voir ?”. Et je lui apporte mon petit rouleau, en lui disant “N’ouvrez pas ça ici, cela pourrait vous indisposer”, “Comment”, me dit-elle, “moi, rien ne me choque !”. Elle l’ouvre à côté du portail, au milieu des gens, et elle éclate de rire. “Mais qu’est-ce que c’est drôle !”. Et quand elle a quitté son ministère, quelques années plus tard, elle avait demandé à ses jeunes enfants de l’aider à vider son bureau, et ils sont tombés sur mon petit rouleau… Et en fait, m’a-t-elle dit, ce fut l’occasion de leur expliquer la différence entre l’art et la pornographie. “C’est un artiste qui a fait ça, il utilise les codes de la pornographie, mais ce n’est pas pornographique pour autant”. Elle était maligne, tu sais, Fadila… Aujourd’hui, avec les réseaux sociaux, je ne crois plus qu’une telle oeuvre serait encore possible. Je vais devoir faire attention avec l’Asymptomatique, à ne pas déclencher des polémiques qui ne sont pas ton sujet, en fait. Toi, tu n’es pas dans la provoc ? Claude: Je l’ai été, parfois. Je me suis quand même promené trois cent fois à poil dans les festivals de chanson (rires). Lucas: Oui, mais pas dans tes écrits. Pas dans tes discours. Ta contestation tient plutôt de la constatation, et est souvent assez mesurée. Tandis qu’un Bucquoy est dans la provocation permanente, il en faut des comme ça, j’adore son Musée du Slip, c’est de l’art moderne pur et dur. Claude : Pour revenir à ton oeuvre plus personnelle, tu es en train de réaliser une série qui m’a fait bêtement penser à Toulouse Lautrec, des portraits de travailleuses du sexe. Lucas : On les appelle des “cams girls”, il faut leur donner le nom de leur job. C’est le sexe virtuel. Elles n’ont pas de contacts “physiques” avec leurs “clients”. C’est impossible : faux nom, faux pays. Claude : Elles montrent leur corps, leurs organes génitaux ? Lucas: J’ai découvert ça avec le confinement. Elles sont dans une chambre, avec une webcam et un fauteuil, une belle lumière, et c’est l’art de se masturber en discutant. Cela ressemble un peu aux peep-shows d’antan, mais en virtuel. Tu as des tickets, et tu payes pour parler ou regarder. Moi, je paye pour les peindre. Au début, j’ai eu très peur avec ce projet. J’ai commencé avec une fille, en Colombie, qui est devenue une grande amie, que j’apprécie énormément. Elle a très vite arrêté pour reprendre ses études, et j’essaye de l’aider. J’ai fait de très belles rencontres. C’est quand même souvent lié à la misère, rarement au “plaisir” de s’exhiber, c’est très très rare. C’est très organisé, c’est du business, dès qu’il y a du sexe, tu sens les mafias derrière. Tu peux avoir une fille dans son bled en Pologne qui fait ça dans son salon, comme tu peux avoir des immeubles entiers, en Colombie, avec deux cents chambres, et dans chaque chambre, il y a une fille, et elle sont payées à la journée. C’est tarifé : je me donne la fessée, cinq tickets. Tu veux me parler en privé, dix tickets. Je me doigte la chatte, deux cents tickets. Tu achètes des tickets, des “tips”, c’est vieux comme le monde. Claude : Cela a un côté très sordide, non ? Et toi, avec ça, tu fabriques de la beauté ? Lucas : Je fais ça pour elles, c’est comme ça que l’idée de cette série est venue. Je débarque dans leur chambre privée, je paye pendant des heures pour bavarder, et je leur dit d’emblée, moi je ne suis pas là pour le porno. Et Mia, mon amie Colombienne, qui s’appelle en fait Géraldine, m’a dit un soir : “Oh! Pourquoi tu ne ferais pas mon portrait?”. Elle est là, sur son écran, elle peut prendre la pose, c’est un modèle à disposition. Je me suis dit : je vais faire des portraits d’odalisques, mais pour les sortir du porno dans lequel elles végètent. Je vais changer la chambre, les mettre dans des palaces sublimes, je vais mettre leurs rêves en scène, et je vais faire une image non pornographique, mais issue du monde du porno. Qu’elles puissent garder quelque chose de beau de cette situation de merde, un portrait qu’elles puissent montrer à leurs enfants. Et là, c’est la troisième qui arrête ce job après mon portrait. Comme si je leur avais rendu une part de leur dignité. Là, la toute dernière, qui rêve de voyager, et qui s’emmerde, parce qu’en plus tu n’arrêtes pas d’attendre devant ta camera, elle m’a envoyé un message hier, parce ce qu’à un moment, on sort de la communication dans le “porn”, c’est très compliqué, parce ce les “chats” et les discussions sont très surveillés, c’est interdit. Je l’ai dessinée couchée, par la fenêtre, un avion qui décolle, et sur le mur, des cartes postales de tous les endroits où elle rêve d’aller. Là, on est resté en contact “insta”, elle m’a dit : “tu avais raison, je vais arrêter pour réfléchir à ce que je veux faire de ma vie”, parce qu’en plus, en Colombie, elles gagnent des clopinettes, c’est immonde. Je me suis déjà fait bannir, plusieurs fois, de plusieurs sites, parce que j’encourage les filles à faire autre chose. Et le portrait, paf !, donne parfois l’impulsion. Ma soeur, ça la perturbe que je fasse ça, je m’implique très fort, parfois même financièrement, il y a des filles qui sont dans une misère pas possible, c’est un univers assez glauque, mais dans lequel je dessine parfois une porte de sortie. Ca me perturbe aussi. Mais c’est bien, pour un artiste, d’être perturbé. C’est pourquoi je mène un autre projet, en parallèle, pour me donner des respirations. Claude : C’est quoi, cet autre projet ? Lucas : “Walk Movie”. C’est né pendant le confinement, quand on ne pouvait plus sortir du tout. L’histoire ? Je me promène la nuit dans la ville, et je rencontre Bukowski, Bacon, Nina Hagen dans un bistrot à Londres, on fait les boîtes de nuit, on termine chez Jack Nicholson à l’aube, c’est un roman, dessiné et écrit, là j’ai terminé le premier chapitre. Un seul dessin de 120 mètres, avec le texte. C’est inspiré du film de fin d’étude de Jarmusch, “Permanent Vacation”, quand le jury lui a dit : “Ne faites pas de cinéma, faites de la musique – il avait un groupe de punk –, vous êtes fait pour ça !” (rires). Il voulait faire un “road movie”, mais comme il n’avait pas de pognon, il a fait un “foot movie”, un “road movie” à pied. Il se promène, il rencontre des gens, et c’est juste magnifique ! C’est un roman, parce que, quand je ne pourrai plus dessiner, ce qui risque d’arriver un jour, je pourrai toujours écrire et parler. Comme le pour concerto pour la main gauche de Ravel, je prépare mon recyclage. Claude : Ce sera publié où ? Lucas : Je n’en sais rien. La dernière fois, je me suis fait jeter. Thomas Gunzig m’avait écrit un truc formidable, on a bossé six mois là-dessus ensemble, je lui avais dit, je veux du sexe, de la violence et de la science-fiction, on a fait douze planches “test”, quand on a été voir Dargaud, ils m’ont dit “Lucas, vous êtes fou, cela ne passera jamais au comité de sélection”, et puis il y a eu le COVID, et Thomas a été embarqué sur un autre job. Bon, là, je prépare la sortie de mon livre en septembre, sur mes trente ans de travail, on a fait une grosse sélection, quatre-cent illustrations, sur les deux mille que j’ai faites, je sors ce bouquin pour l’envoyer aux galeries, aux musées, aux magazines, aux gens que j’aime ou que j’admire. Claude: Et là, tu as un éditeur ? Lucas: Non, je l’édite moi-même, avec mon “frigo”. Quand je travaille avec mon imprimeur, je prends une commission sur l’impression, ce qui est normal vu que je supervise le travail, et j’ai économisé comme ça mes dix dernières années de commissions, ce qui me faisait un joli petit budget. Pour pouvoir sortir un bouquin de trois cent pages, exactement comme je l’entends, tiré à 400 exemplaires. J’ai un fan club d’amies qui s’occupent de ce genre de choses. Elles m’ont dit : “Lucas, il est temps que le monde entier te connaisse”. Voilà, pour les lecteurs et les lectrices de l’Asymptomatique, c’est déjà fait.
TRENDS TENDANCES (Bel) / Philippe Cornet // 12/10/2019 3 questions à Lucas Racasse artiste décalé Vous présentez 90 tirages de votre livre « Ma BelleGique » au Home Frit’ Home. De quoi s’agit-il ? — Au départ, ce sont des visuels créés pour le Théâtre des Doms à Avignon, travaillés autour des symboles belges détournés de toutes les manières. Et puis, avec le Home Frit’ Home, on a noué une amitié autour de l’idée de la Belgique, frites et chicons (sourire), ce qui m’a amené à produire d’autres dessins réalisés en numérique. Comme du collage repeint digitalement. Sous l’empreinte surréaliste à la belge? — Totalement. Dans ses poèmes visuels, Marcel Duchamp accompagnait toujours ses images d’une phrase. Mon travail est surréaliste et pataphysique, au sens de l’objet impossible mais aussi pop par l’usage de la couleur : chacun des visuels vise aussi l’empire de la dérision, mot qui caractérise parfaitement la Belgique qui ne peut être aimée que d’une seule manière : à la folie ! Puisque c’est, précisément, un pays de fous. Vous faites un finissage de l’expo les 4 et 5 janvier dans ce lieu particulier qu’est Home Frit’Home : un sentiment ? — L’endroit est dingue, entre cornets de frites et photographies de baraques des années 1930. J’aime l’idée de micromusée, de gens qui font cela avec passion. On ne se prend pas au sérieux mais on fait les choses sérieusement, bien plus que certaines galeries et sans le côté « arty ».
LE VIF / L’EXPRESS (Bel) // 10/10/2019 EXPO/LIVRE: ‘Ma BelleGique #2» ‘Ô Belgique, ô mère chérie’ la déclaration d’amour insolite de Lucas Racasse à notre Belgique L’homme à la houppe de chou, Mannekenzen ou encore Carburant National, représenté par une pompe-cornet de frites... Ces 90 poèmes visuels rassemblés dans un récent ouvrage et aux cimaises de Home Frit’Home, le musée dédié à la croustillante allumette de pomme de terre, démontre tout le surréalisme qui traverse le travail du peintre digital Lucas Racasse. « Il ne fait pas dans la dentelle, ses ashs nous renvoient au vécu, à ce qu’il peut y avoir d’américain dans notre vieille Europe, de new-yorkais dans Bruxelles et de Los Angeles dans chaerbeek ou La Louvière. Il s’agit de percevoir la beauté-laideur de nos villes-champignons «, écrivait à son propos Jo Dekmine, le directeur du Théatre 140 à Bruxelles, aujourd’hui décédé. Ces visions à contre-courant, l’artiste les décline, avec son Studio Racasse, aussi bien dans des scénographies et des vidéos que des chartes graphiques ou même des pochettes de disques. Cet été, c’est lui qui a signé l’ache du Théâtre des Doms, la vitrine de la création belge francophone lors du Festival d’Avignon. Il y a même dessiné une fresque XXL assortie pour décorer le hall de l’institution de dizaines de têtes d’animaux. Dans ce nouveau projet éditorial, qui a vu le jour grâce à un crowdfunding, ce Français venu s’installer à Bruxelles dépeint donc notre belgitude avec une exactitude pleine de dérision. « Lucas y va, à la façon d’un écornieur ou d’un iconoclaste respectueux de ses proies «, disait encore Jo Dekmine.
FEMMES D’AUJOURD’HUI (Bel) // 02/12/13 // Myriam Berghe // On y était EXPO/LIVRE: ‘Ma BelleGique #1» «Ma Belle Gique de Lucas Racasse chez Home Frit’Home! Grâce à 3 jeux de mots joliment foireux, voilà planté le décor de l’expo belgo-belge la plus décalée du moment. Surréaliste? Non peut-être! (...) Aux cimaises, les œuvres de Lucas Racasse, un illustrateur, graphiste et vidéaste français basé à Bruxelles, particulièrement inspiré par ces improbables symboles que le monde entier nous jalouse, la bière, les frites, le Manneken Pis, les choux de Bruxelles, les chicons, les gaufres, les moules, les joyaux de la couronne et autres échappées belges… Qu’il met en scène à sa manière, magistralement iconoclaste!Le cas Racasse»Ça fait 12 ans que je fais ce genre de visuels, explique l’illustrateur. Chaque année, le Théâtre des Doms à Avignon m’en demande un pour représenter la Belgique durant le festival, je réfléchis alors à la manière de définir ce drôle d’animal qu’est le Belge francophone, une sorte d’ovni pour nous, les Français. J’essaie de créer un savant mélange entre tous les symboles qu’ils connaissent et en même temps, de leur adresser un clin d’œil pour les faire sourire. C’est qui, c’est quoi, qu’est-ce qu’il fait et d’où il vient, ce Belge francophone? Il y a, derrière l’illustration, une réflexion, une philosophie et différentes pistes de lecture. Ces détournements, j’en avais une cinquantaine qui traînaient dans des cartons et comme, avec Hugues Henry de Home Frit’Home, on aime la Belgique pour la même chose - son côté un peu cinglé - on a décidé de monter cette expo et d’éditer un bouquin. D’habitude, je fais des fresques monumentales assez violentes, dures. Ici, c’est différent, je veux montrer notre Belgique rigolote avec beaucoup de joie». (...)
FOCUS VIF (Bel) // 20/01/12 // Philippe Cornet // Les choix de Focus EXPO: LE DÉSORDRE DE LUCAS RACASSE «Il n’y a pas si longtemps, l’illustrateur et vidéaste Lucas Racasse occupait une vaste surface d’un immeuble semi-abandonné qui donnait sur la voie ferrée bruxelloise: dans ce décor très ‘Blade Runner’, il mettait en scène ses délires digitaux entre fiction pure et réécriture ironique de l’Histoire. En cela, il est bien l’héritier du grand Guy Peelaert: né en 1969, ce Français a trouvé à Bruxelles l’espace de liberté propre à ses rêves de «techno-réalisme». Jouant avec les tabous sociaux ou sexuels, ses fresques, exposées pour un mois au centre culturel de Schaerbeek accouchent d’un orgiaque délire visuel dans lequel Castro (photo) tire sur son cigare en pleine Amérique et Hitler arbitre un sanglant ring de boxe devant un parterre de grosses têtes historiques…»
TRENDS TENDANCES // 19/01/12 // Philippe Cornet // culture: la sélection EXPO: LE DÉSORDRE DE LUCAS RACASSE «Un peu kitch et transgressif, Lucas Racasse porte plusieurs casquettes créatives: clippeur, bidouilleur, performeur mais surtout peintre-graphiste sans frilosité esthétique. Ses tableaux sont autant de fresques où débarquent des marées de personnages -historiques ou non- recréant des scènes imaginaires où l’ironie s’installe fréquemment. Par exemple, dans cette image (photo) de Fidel Castro tirant chaleureusement sur son Cohiba alors même qu’il se trouve dans le Lincoln Memorial de Washington. ou encore cette toile (photo) où Tom Waits partage avec Arno une balade sur la plage d’Ostende…»
AUTOPLUS (Fra) // 03/11PORTRAIT ET INTERVIEW DE LA SEMAINE AVEC LUCAS RACASSE AUTEUR DU CALENDRIER CHEVROLET 2011 «Cette fois, c’est le portrait de Lucas Racasse, artiste impliqué dans la réalisation du Calendrier Chevrolet 2011, que nous avons voulu dresser. Cet homme qui a grandi en Belgique et dont le métier est aujourd’hui de concevoir des images (illustrations, films), n’a pas hésité une seule seconde à mettre son talent au service de la marque au noeud papillon doré, sacrée Championne du Monde en WTCC en 2010! ‘Voitures, courses, champions...autant d’éléments qui m’ont toujours fait rêver’ et pour preuve! Sa première exposition à l’âge de 13 ans était entièrement consacrée aux ‘bagnoles américaines des années 50’, puis vers 19 ans, il remportait le concours Renault ‘Dessine moi une F3000’...Petites indiscrétions-Quel meilleur souvenir garde-t-il de l’obtention de son permis de conduire? Il nous raconte être parti de Bruxelles, le jour même où il a décroché le fameux sésame, direction Paris avec un ami au volant de sa vieille 4L. ‘Elle avançait tellement peu sur l’autoroute, que dans les côtes on se faisait insulter et klaxonner par les camions’ se souvient-il. Puis une fois arrivé sur place, ce fut pour lui un ‘apprentissage express’ de la conduite au beau milieu du trafic.- Quelle fut sa première voiture? La Renault 4 dont il vient de nous parler! A également possédé longtemps une Peugeot 403 de 1955, dont il prenait très soin. Aujourd’hui, roule dans une ‘insignifiante voiture diesel moderne’.Ses voitures préférées...-Quel serait le garage de ses rêves? Ses préférences vont aux Aston Martin et autres Maserati. Ne cache pas en revanche être ‘ultra anti’ BMW, Audi, Hummer, Range qui à ses yeux polluent et prennent toute la place...-Quel(s) modèle(s) correspond(ent) le mieux à son caractère? Les mêmes: Aston Martin et Maserati dit-il en souriant! Plus sérieusement: les véhicules utilitaires type ludospace ou break permettant de charger aisément son matériel et effectuer de longs trajets confortablement.-S’il était du sexe opposé, pour quel modèle récent craquerait-il? Réponse: un vélo électrique!Son comportement au volant...-Au volant, est-il plutôt zen ou stressé? Se qualifie de ‘civique’. Résultat, étant lui même respectueux des règles de la route, se stresse parfois à cause des autres.-A-t-il un bon sens de l’orientation? Non. ‘Déplorable’ selon ses termes. ‘Vive le GPS’!-Se déplace-t-il également en deux roues et/ou transports en commun?Non, sauf en métro dans certaines grandes villes...Est-il personnellement branché sport automobile? Oui , avec pour discipline favorite: le Rallye.Places aux anecdotes-Quel record de distance a-t-il battu en voiture?Pour les besoins d’un reportage sur la musique Blues, il a parcouru environ 5.000 kilomètres à travers les Etats-Unis. A fait d’autres grandes escapades en Australie, au Japon, au Canada. Nous explique ‘voyager le plus souvent possible en voiture, car il est essentiel pour lui et pour chasser des images, d’avoir une base mobile’.-Quel est l’évènement le plus insolite qui lui soit arrivé en voiture?Ames sensibles s’abstenir... C’était sur une route nationale, où il a croisé face à lui une voiture arrêtée avec une vraie tête humaine, pleine de sang, encastrée dans la calandre. 100 mètres plus loin se trouvait le lieu de l’accident.»
AGENCE FRANCE PRESSE (Fra) // 04/10EXPO: LIBEREZ LES IMAGES > TrucTroc Bozar (Bruxelles) "Quelque 20.000 personnes se sont rendues pendant le week-end à la manifestation «Truc Troc» à Bruxelles, un événement original qui permet d’offrir librement des biens ou des services en échange d’oeuvres d’art contemporaines, ont indiqué dimanche les organisateurs. (...) «J’en ai un peu ras-le-bol du business de l’art. Là, on revient aux valeurs sentimentales. Pour une fois on ne parle plus de pognon!», lance l’illustrateur Lucas Racasse, qui s’est vu proposer de réaliser un rêve d’enfance, faire le rallye automobile Liège-Rome en tant que copilote.»
INSINDE ART (Ita) // 06/08/09 // Valentina Cavera EXPO: EVERY DAY IS PICTURE DAY > la Galleria Campari (Milano) Il ‘fight club di Racasse»Una serata di gran galà, tra arte e eclettica mondanità, organizzata all’nterno della galleria Campari per ospitare la prima edizione del premio Art gallery tra fotografi, artisti, giornalisti e personaggi stravaganti: Michelangelo Tagliaferri, fondatore dell’Accademia di comunicazione, Lia Luzzatto, consulente, Paola Baravalle, Patrizia Rossi e molti altri. Con l’opera intitolata Inferno Lucas Racasse (1969, Bruxelles) è stato eletto vincitore. Questo lavoro raffigura un incontro di box all’interno di un Fight club, nel quale possono entrare solo coloro che hanno commesso un omicidio. È un club d’élite dove si combatte un match all’ultimo sangue. Osservando tra il pubblico, si riconoscono personaggi storici, come Napoleone e Stalin mentre proprio Adolf Hitler arbitra la contesa. In questo quadro si possono comprendere le tematiche che hanno spinto Racasse a creare servendosi di una semantica artistica scioccante e horror. Disegnando personaggi celebri racconta una storia irreale, anche se solo apparentemente. L’artista, riferendosi a tutte le sue opere in mostra, afferma: «Le motivazioni dei miei lavori artistici rispecchiano il mio interesse verso il mondo in azione; guardo il mondo reale attraverso un prisma e lo rappresento. C’è un po’ di religione, un po’ di politica, un po’ di pornografia. Sembra finto ma in fondo è la realtà di oggi. Mi piacerebbe raccontare attraverso le mie opere ciò che vedo in metrò, in televisione. La mia passione è provare a esprimere quello che mi sciocca ogni giorno». In questa esibizione svariate opere faranno riflettere gli osservatori, poiché attraversandole con lo sgurado, si toccheranno tanti argomenti. Racasse ha iniziato la sua carriera molto giovane, a quattordici anni. I suoi genitori erano preoccupati per il su.»
LE DAUPHINE (Fra) // 06/08 EXPO: LE BAIN BENIT > THéâtre des Doms (Fra, Avignon)»(…) Devant le théâtre des Doms, géante et impertinente, ‘Le Bain Bénit’, une fresque ‘biblique’ de Lucas Racasse.»
LE VIF L’EXPRESS (Bel) // 06/08 // Philippe Cornet // Culture EXPO: LE BAIN BENIT > THéâtre des Doms (Fra, Avignon)Lucas s’exihibe en Avignon»Ce garnement bruxellois prend tout doucement sa place de poil-à-gratter pictural du Royaume. Une nouvelle fois, ce créateur de fresques baroques et sans vergogne est mis en appétit par les choses du sexe, et convoque la copulation dans un grand bain collectif qui a tout de la décadence romaine. Sauf qu’en lieu et place de Néron et Jules César, les palmes vont à d’autres figures civiles et religieuses.»
LE SOIR - Mad (Bel) // 16/06/08 // Jean-Marie Wynants PORTRAIT: LUCAS RACASSE SERIAL ILLUSTRATEUR «Dans les coulisses de l’été et la jungle du « Off » d’Avignon, chacun cherche à attirer l’attention. Les Doms tirent leur épingle du jeu en alliant humour, poésie et efficacité. Cette année, le slogan « Nonante % passion » du Théâtre des Doms, vitrine Sud de la Communauté française de Belgique, s’affiche par-dessus un gros cœur rouge sur fond noir d’où une tranche de 10 % est colorée de jaune. Nos couleurs nationales pour un sigle un peu mystérieux, chacun pouvant imaginer ce qu’il veut à propos de ces 10 %. Cette réussite, on la doit en grande partie à un personnage de l’ombre répondant à un nom improbable. Se présentant comme « serial illustrateur », Lucas Racasse est un surdoué du message visuel qui tue. Chaque année, ses affiches pour les Doms sortent immédiatement du lot et contribuent grandement à la réputation du lieu. Contrairement à la plupart des autres messages du « Off », elles ne cherchent pas à vendre un spectacle précis, mais bien à intriguer et à donner envie au badaud d’en savoir plus. Pour cela, Lucas travaille en étroite collaboration avec l’équipe des Doms, de la conception du slogan jusqu’à l’accrochage de l’affiche dans tous les endroits stratégiques de la ville. Ce talent de résumer en une illustration tout un programme, le jeune homme l’a développé très jeune, après un bref passage à La Cambre. « A 19 ans, j’ai été travaillé chez Piroux, qui réalisait tout le travail graphique du Théâtre 140, notamment. C’est là que j’ai appris mon métier. Je me suis très vite retrouvé à faire les illustrations pour Jo Dekmine, que je connaissais depuis l’enfance: à 5 ans, mon père m’emmenait voir le Bread and Puppet Theater ou Kazuo Ono chez lui. J’adorais ça. Ça me fascinait». C’est vers l’illustration qu’il se dirige alors. Pour mieux revenir au théâtre. « J’ai été directeur artistique dans la pub, pas mal de temps. Puis, un jour, j’ai dit stop. J’avais envie que mon travail serve à autre chose qu’à faire consommer». Depuis, il travaille pour une multitude de clients dans le monde de la culture et des médias. Avec toujours le souci de coller au plus près du contenu. « C’est l’école Dekmine, sourit-il. Quand Jo a vu un spectacle à Rio et qu’il a capté dans l’œil de la danseuse un reflet particulier, c’est cela qu’il veut retrouver et transmettre. Alors, il mime, il joue pour toi. Et à partir de là, on refait l’image. Dekmine, c’est le sens». Du coup, pour créer ses illustrations, Lucas Racasse travaille en étroite collaboration avec les artistes qui le sollicite. Pour les Doms, il procède en plusieurs étapes : « D’abord, il y a l’affiche. Une fois que celle-ci est faite, c’est notre emblème, mais aussi la porte ouverte à l’imagination. On essaie de la décliner en choses ludiques, histoire d’identifier le lieu de la manière la plus forte possible. On crée des cartes postales, des objets, des trucs qui amusent et renvoient au théâtre, en même temps. Ensuite, il y a la brochure, qui doit être d’une lisibilité parfaite. Je choisis dans les photos existantes, puis je trafique, je mélange, je transforme. Tout se fait bien sûr avec les compagnies, et si le résultat ne leur convient pas, on change. Tous doivent avoir une communication béton.» A l’arrivée, l’affiche et la brochure des Doms font systématiquement un carton dans le public et nombreux sont ceux qui les conservent précieusement. Cette année, ils peuvent même s’offrir un travail personnel de l’artiste : à l’entrée des Doms, Lucas expose son « Bain bénit », gigantesque scène de foule rassemblant toutes les religions dans un même bain. Une fresque que les spectateurs peuvent détailler avec gourmandise en attendant le début des spectacles.»
LE VIF L’EXPRESS (Bel) // 03/07 // Philippe Cornet PROJECTION FILM: LA SOIREE RACASSE > Café Central (Bruxelles) «Graphiste, illustrateur, réalisateur de clips et autres films, courts en format mais riches en idées, le bruxellois Lucas Racasse est un détourneur professionnel d’images aux desseins ironiques.Un doigt d’enfance et deux de perversité, un peu de transgression et beaucoup d’animation, Racasse affiche ses toiles intimes et publiques le temps d’une soirée -forcément- riche en couleur.»
LA LIBRE BELGIQUE (Bel) // 11/07 // Solenn Paulic EXPO: BELGICA SEXICAE UNITA >Belgicarium (Bruxelles)Flallons et Wammands en laboratoire «Le Belgicarium a ouvert ses portes le jour de l’armistice. Il sondera pendant un mois le «vivre ensemble» belge et son avenir. Au menu : 80 artistes belges et des oeuvres entre porno, lit douillet, ferraille et bouts de ficelles. (...) Ici, seuls l’humour et l’art font office d’armes diplomatiques. Le résultat en est même saisissant lorsque l’on découvre cette vaste peinture de Lucas Racasse où copulent dans la plus grande allégresse les partenaires de l’orange bleue ainsi que les membres de leurs partis. Des ébats très collectifs, volontiers pornographiques, qui n’ont pour seul objet que de témoigner de l’absurdité des querelles actuelles.»
EL PAIS (Esp) // 12/07 // Ana CarbajosaEXPO: BELGICA SEXICAE UNITA >Belgicarium (Bruxelles) El desgobierno Belga. Tras seis meses sin ejecutivo, El pais se enfrenta a su mayor crisis politica»(…) Las acusaciones cruzadas entre políticos se han convertido en una suerte de orgía política, que el artista Lucas Racasse ha dejado plasmada en un mural que rebosa sexo explícito y en el que los rostros de los protagonistas de la bacanal han sido sustituidos por los de los políticos de la coalición de Gobierno. La obra forma parte de una exposición colectiva de arte contemporáneo que se expone estos días en Bruselas y que anima al visitante a reflexionar sobre el significado de la bandera y la frontera lingüística. (…).»
LA LIBRE BELGIQUE (Bel) 05/06/06EXPO: LIBEREZ LES IMAGES > THéâtre des Doms (Fra, Avignon)»Une fresque en forme de manifeste pour la libération des images. (…)»
MEDIA MARKETING (Bel) 10/05/05EXPO: EVERY DAY IS RACASSE DAY > Seed Factory (Bruxelles)»(…) Lucas Racasse est un maître du graphisme moderne. Foncez voir son expo! (...)»
ZONE 02 (Bel) 15/05/05EXPO: EVERY DAY IS RACASSE DAY > Seed Factory (Bruxelles)»Portrait: Le cas Racasse! (…)»
LE FIGARO (Fra) 05/04/04EXPO: DEAD IS BEAUTIFUL > La 5éme gallery (Paris)»Généralement dédiée au design pop, accueille ces trois prochains mois un artiste atypique. Lucas Racasse peint des scènes ‘techno-réalistes’, tendance digitale dans des couleurs criardes qui dénoncent la violence de scènes fanstasmées sous le titre provocateur ‘Death is beautiful’.»
VSD (Fra) 08/04/04 EXPO: DEAD IS BEAUTIFUL > La 5éme gallery (Paris) «La mort comme l’un des beaux arts. Des photos-montages en cinémascope qui déclinent la mort dans toute son horreur et sa gratuité. (…) Cette serie fascinante narre vingt et une histoires sordides.»
LE PARISIEN (Fra) 14/04/04EXPO: DEAD IS BEAUTIFUL > La 5éme gallery (Paris)»(…) Les toiles de Racasse mettent en scène un univers en technicolor emprunté aux films de serie B dans lequel le meurtre règne en maître. Une expo à voir absolument.»
EURO NEWS EXPO: DEAD IS BEAUTIFUL > Gallerie Pascal Polar (Bxl) «Cette Iincroyable série narre vingt et une histoires criminelle sordides. L’esthétique de l’horreur en haute definition.»
Exhibition & Edition
MAJOR SOLO EXHIBITIONS 2021 — La Fin de Siècle (Bruxelles) ‘Ma BelleGique - Nonante poèmes visuels’ 2019 — Home Frit’Home (Bruxelles) ‘Ma BelleGique - Nonante poèmes visuels’ — Théâtre des Doms - Festival d’Avignon (FR) Fresque ‘Zoographie du Réel’ 2015 — Théâtre des Doms - Festival d’Avignon (Fr) Fresque ‘Midnight in Brussels’ 2013 — Home Frit’Home (Bruxelles) - ‘Ma BelleGique - Belgian visual poetry’ + édition du catalogue 2012 — Centre Culturel de Schaerbeek (Bxl) ’Le désordre de Lucas Racasse - rétrospective des années 2000’ — Muzine Ostende (Be) ’Rock & Roll Portraits’ 2011 — Théâtre des Doms - Festival d’Avignon (Fr) Fresque ‘The Doms Boat’ 2010 — Museum Campari (Milano) ‘Racasse retrospective - Unreal reality’ 2009 — Théâtre des Doms - Festival d’Avignon (Fr) Fresque ‘Inferno’ 2008 — Théâtre des Doms - Festival d’Avignon (Fr) Fresque ‘Le Bain bénit’ 2006 — Théâtre des Doms - Festival d’Avignon (Fr) Fresque ‘Libérez les images’ — Maison du Livre (Bruxelles) Serie ‘Dead is beautiful’ + performance live 2005 — Théâtre des Doms - Festival d’Avignon (Fr) vidéo ‘La nuit Racasse’ — La Fin de Siècle (Bruxelles) ‘Archives Racasse’ 2004 — Gallery Seed Factory - La maison de l’image (Bruxelles) ‘Every day is picture day 2003 — La 5ème Gallerie (Paris) ‘Dead is beautiful’ 2002 — Gallery Pascal Polar (Bruxelles) ‘Dead is beautiful’ 1998 — La Glacière (Bruxelles) ‘Les images bazooka de Lucas Racasse 1996 — Bulex (Bruxelles) ‘5 ans d’affiches du Bulex
MAJOR COLLECTIVE EXHIBITIONS 2021 — Mésnil Église #5 - ‘Wonderland’ — Art TrucTroc Bozar - Palais des Beaux Arts (Bruxelles) ‘Parliamento’ 2019 — Art TrucTroc Bozar - Palais des Beaux Arts (Bruxelles) Serie ‘OurWorld’ 2018 — Art TrucTroc Bozar - Palais des Beaux Arts (Bruxelles) ‘Le gueleton sans fin’ 2017 — Art TrucTroc Bozar - Palais des Beaux Arts (Bruxelles) Serie ‘Dead is Beautifull’ 2015 — Art TrucTroc Bozar - Palais des Beaux Arts (Bruxelles) Fresque ‘Midnight in Belgium’ — Home Frit’Home - Collection permanente du Musée de la Frite (Bruxelles) Fresque‘Midnight in Brussels’ 2014 — LaVallée - Parcours d’Artistes Molenbeek (Bruxelles) Fresque ‘Wonderland’ & serie ‘Marry Me’ — Home Frit’Home (Bruxelles) ‘Belgian Frie[nd]s’ - Fresque ‘Belgica Sexicæ Unita’ 2013 — Art TrucTroc Bozar - Palais des Beaux Arts (Bruxelles) Fresque ‘Wonderland’ 2012 — Mac Grand Hornu - Finalistes de la Collection Canvas Rtbf (Be) Fresque ‘Inferno’ — Art TrucTroc Bozar - Palais des Beaux Arts (Bruxelles) serie ‘Marry me’ 2011 — Art TrucTroc Bozar - Palais des Beaux Arts (Bruxelles) Fresque ‘Inferno’ 2010 — Mac Grand Hornu - Finalistes de la Collection Canvas Rtbf (Be) Fresque ‘Le Bain bénit’ — Arte Laguna - Arsenale di Venezia (It) Fresque ‘Le Bain bénit’ + édition du livre ‘Arte Laguna Prize finalist 2009’ — Art TrucTroc Bozar - Palais des Beaux Arts (Bruxelles) Fresque ‘Le Bain bénit’ 2009 — Art TrucTroc Bozar - Palais des Beaux Arts (Bruxelles) Fresque ‘Libérez les images’ 2008 — Smartival - Pathé Palace (Bxl) Fresques ‘Libérez les images’, ‘Le Bain béni’t’ & ‘Belgica Sexicae’ Unita — O(n)ZE Expo (Bxl) collab. avec Sara Judice de Menezes - scupture & videos ‘Les jambes de 1000 lieux’ 2007 — Belgicarium(Bruxelles) Fresque ‘Belgica Sexicæ Unita’ — Atelier Muzeum 340 (Bruxelles) ‘La Mer’- ‘Arno & Tom, la fin siècle’ 2003 — Seed Factory - la maison de l’image (Bruxelles) ‘Tribu(t) Savignac’ — Seed Factory - la maison de l’image (Bruxelles) ‘Génération VM’ 1993 — Olivier Strelli Price ‘You are the best’ (Be) ‘Suicide’ & ‘Various’
EDITION BOOK 2022 — 'Every Day is Picture Day -, Selection 1989-2021' 292p - Preface Alain Cofino Gomez 2020 — ‘Ma BelleGique 2 - Nonante poèmes visuels’ 118p. - Preface Hugues Henry 2013 — ‘Ma BelleGique 1 - Belgian visual poetry’ 64p. - Preface Phillippe Gromber CATALOGUES 2010 — ‘Unreal reality’ 68p. - Catalogue exposition ‘Racasse retrospective - Préface Lara Faco — ‘Arte Laguna Prize finalist 2009’ - 188p. Catalogue exposition collective / Arsenal de Venise 2007 — 'La Mer' - 142p. - Catalogue exposition collective / Atelier Muzeum 340 2004 — ‘Every day is picture day the Remix’ 118p. - Préface de Phil Vanduynen 2003 — 'Génération VM' - 88p. - Catalogue exposition collective / La Maison de l'image — 'Tribu(t) Savignac' - 88p. - Catalogue exposition collective / La Maison de l'image 1998 — ‘Lu-K Picture Book’ 48p. - Préface de Jo Dekmine 1993 — Olivier Strelli Price ‘You are the best’- Catalogue finalistes 64p. ‘Inédit’ - Préface Françoise Dantine CALENDAR 2011 — 'Chevrolet by Lucas Racasse Racasse' 12 illustrations Saison WTCC 2010 - Chevrolet World Champion / International edition
AWARDS 2024 — Official competition OutPut Film Festival - Aarhus Dk - Short movie: ‘Machine Ronde’ — Official competition Lift-Off - London Pinwood Studio Uk - Short movie: ‘Machine Ronde’ 2022 — Official competition Animest International Festival - Bucharest - Music video: 'Brasier Ardent - Bertier' 2020 — Prix du 'Géant de la peinture' ArtTrucTroc Bozar Bxl 2019 — Prix du 'Géant de la peinture' ArtTrucTroc Bozar Bxl 2011 — Mac Grand Hornu - Finaliste Collection Canvas Rtbf (Be) Fresque ‘Le Bain bénit’ & 'Inferno' 2010 — ArtGallery Premio Milano (It) - Grand prix - Fresque ‘Inferno’ — Arte Laguna Premio Venizia (It) - Prix Arts Fotografica - Fresque ‘Le Bain bénit’ 1993 — Olivier Strelli Art Contest ‘You are the best’ (Be) Prix de peinture ‘Suicide’ 1992 — Renault Sport Contest ‘Dessine-moi une F3000’ (Be) - Premier prix - ‘Codebar 3000’