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— PORTRAITS —

Family & Friends

¬ best of

Différents formats et techniques | Sélection 1979 > 2025

J’ai toujours adoré croquer mes proches, que ce soit amis ou famille (à 10 ans avec mon premier aérographe, je faisais celui de mon père). Chaque moment partagé devenait une belle excuse pour tirer leur portrait, toujours avec amour et tendresse. Anniversaire, Noël, remerciement, ou juste pour le plaisir d’offrir. La vie a suivi son cours, certaines relations se sont effacées... mais les portraits, eux, sont restés, gardiens intemporels de ces liens précieux.

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INTRODUCTION "Les séries & portraits" | XAVIER LÖWENTHAL | Auteur, dessinateur & éditeur (La 5e Couche) | 2021 — Les séries et les portraits de Lucas Racasse participent d’une esthétique baroque qu’on pourrait dire ‘d’auto-tamponneuse’ (‘d’auto-scotère’, aurait-il dit lui-même, dans son enfance brabançonne), avec les chairs et les muscles marbrés de Rank Xérox, le héros culte de Liberatore, et, simultanément, les calmes chiaroscuri des tableaux de Hopper. Ses filmstills à la Cindy Sherman, de films qui n’existent pas toujours, présentent des scènes sordides de faits divers violents, toujours nimbés d’une lumière boréale, comme une annonciation de Fra Angelico. Guy Peellaert fut son maître, sa fée, la marraine qui se pencha sur son berceau. Peellaert, qui n’avait besoin que d’une image pour dire les 129.600 que compte un film. Cela en fait des noms, en à peine quelques lignes. C’est que l’imaginaire de Racasse est plein de références : c’est un homme cultivé. Racasse a beaucoup travaillé pour l’art vivant (une soirée endiablée, c’est de l’art vivant). Ce qui est vivant meurt (sauf l’instant, qui est parfois éternel). Ce travail-là précède l’événement, l’annonce, l’accompagne parfois. L’événement passe. Il produit ces instants éternels et disparaît. Il en survient un autre et ça recommence. C’est un rythme saccadé, frénétique aussi. Il faut aller vite, rendre les choses à temps. C’est un sprint en équipe. La ligne franchie, Racasse, loin de toute urgence extérieure, mû par sa seule urgence intérieure, retrouve la solitude du coureur de fond. Car il court encore, il ne peut pas s’arrêter, il est comme la révolution qui est comme une bicyclette qui, pour ne pas tomber, va. Il se plonge alors avec délectation dans l’ouvrage obstiné de l’artisan, jusqu’à ce qu’un nouvel événement l’en arrache. C’est ainsi qu’il trompe la page blanche : en menant, parallèlement à son travail d’artiste de l’événement, plusieurs séries, de front, qui, elles, ne s’achèvent jamais. Des affiches de films qui n’existent pas, des dioramas de champs de bataille (Waterloo ! Waterloo !) évoquant l’actualité politique et les ‘grands hommes’ qui la font, à coup d’élections et de guerres, sous le regard cauteleux de Walter Bull, son Belzébuth, des chicons, des frites, des atomiums (atomia?), saint roi Baudouin et sa vierge Fabiola, la vérité de la chair putrescible dans les représentations cliché de l’amour kitsch, des travailleuses du sexe comme des portraits de reines... Et ne soyez pas surpris de ne pas reconnaître tous les portraits d’icônes à la Warholl de Racasse : à ses yeux, tous ses amis sont des pop-stars. extrait du livre 'Every day is Picture Day' | 2020
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