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— SERIES —
Welcome to my room
¬ Portraits de Camgirls
82 x 45 cm | en cours de création depuis 2020
Réalisé à partir des poses des modèles devant leur webcam en direct quelque part dans le monde.
Les poses ont parfois été inspirées par de célèbres tableaux d'odalisques ou proposées par les modèles.
Merci à vous mes merveilleuses odalisques virtuelles. Merci pour ces rencontres improbables, ces échanges en ligne aux quatre coins du monde. Nos nuits à échanger de la musique pendant que vous partagiez avec moi vos espérances et vos déceptions . Merci de m’avoir livré vos histoires parfois les plus intimes et ... évidemment d’avoir pris la pose avec tant de patience et de sérieux. Vous êtes des stars.
Merci infiniment chères muses d’un monde sans frontières de m’avoir si bien reçu dans vos chambres.
Cette série vous est dédiée.
Voici 'votre' portrait. Remplis de vos rêves. Que seul vous pouvez reconnaître!
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INTRODUCTION 'Les séries & portraits' | XAVIER LÖWENTHAL | Auteur & éditeur (La 5e Couche) | 2021
— Les séries et les portraits de Lucas Racasse participent d’une esthétique baroque qu’on pourrait dire ‘d’auto-tamponneuse’ (‘d’auto-scotère’, aurait-il dit lui-même, dans son enfance brabançonne), avec les chairs et les muscles marbrés de Rank Xérox, le héros culte de Liberatore, et, simultanément, les calmes chiaroscuri des tableaux de Hopper. Ses filmstills à la Cindy Sherman, de films qui n’existent pas toujours, présentent des scènes sordides de faits divers violents, toujours nimbés d’une lumière boréale, comme une annonciation de Fra Angelico. Guy Peellaert fut son maître, sa fée, la marraine qui se pencha sur son berceau. Peellaert, qui n’avait besoin que d’une image pour dire les 129.600 que compte un film. Cela en fait des noms, en à peine quelques lignes. C’est que l’imaginaire de Racasse est plein de références : c’est un homme cultivé.
Racasse a beaucoup travaillé pour l’art vivant (une soirée endiablée, c’est de l’art vivant). Ce qui est vivant meurt (sauf l’instant, qui est parfois éternel). Ce travail-là précède l’événement, l’annonce, l’accompagne parfois. L’événement passe. Il produit ces instants éternels et disparaît. Il en survient un autre et ça recommence. C’est un rythme saccadé, frénétique aussi. Il faut aller vite, rendre les choses à temps. C’est un sprint en équipe. La ligne franchie, Racasse, loin de toute urgence extérieure, mû par sa seule urgence intérieure, retrouve la solitude du coureur de fond. Car il court encore, il ne peut pas s’arrêter, il est comme la révolution qui est comme une bicyclette qui, pour ne pas tomber, va. Il se plonge alors avec délectation dans l’ouvrage obstiné de l’artisan, jusqu’à ce qu’un nouvel événement l’en arrache. C’est ainsi qu’il trompe la page blanche : en menant, parallèlement à son travail d’artiste de l’événement, plusieurs séries, de front, qui, elles, ne s’achèvent jamais. Des affiches de films qui n’existent pas, des dioramas de champs de bataille (Waterloo ! Waterloo !) évoquant l’actualité politique et les ‘grands hommes’ qui la font, à coup d’élections et de guerres, sous le regard cauteleux de Walter Bull, son Belzébuth, des chicons, des frites, des atomiums (atomia?), saint roi Baudouin et sa vierge Fabiola, la vérité de la chair putrescible dans les représentations cliché de l’amour kitsch, des travailleuses du sexe comme des portraits de reines... Et ne soyez pas surpris de ne pas reconnaître tous les portraits d’icônes à la Warholl de Racasse : à ses yeux, tous ses amis sont des pop-stars.
extrait du livre 'Every day is Picture Day' | 2020


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