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— EDITIONS & PUBLICATIONS —

Unreal Humanity Reality

¬ CATALOGUE | Exposition retrospective | Grand prix de l'ArtGallery Milano 2009

28 pgs | 22 x 22 cm

« THE SHOW MUST GO ON »
INTRODUCTION DE M. MOJANA / PRÉFACE DE L. FACCO | 2010 (traduis de l'italien) —L’AVANT POP DE LUCAS RACASSE | Marina Mojana - Directrice artistique de la galerie Campari « Mais que nous montre Racasse ? Un monde pulp qui semble sortir d’un film de Quentin Tarantino, fait de violence, de sexe, de sang et de morts-vivants. La déformation de l’être humain n’est pas ici une expression de fragilité et de tendresse, mais quelque chose de vulgaire. Les protagonistes sont les amis de l’artiste, ou bien des célébrités du star system : musiciens, acteurs, mais aussi hommes politiques et dictateurs. Racasse les photographie et les peint, puis les rephotographie, les reconstitue ou les déchire, les plaçant dans un scénario hallucinatoire et grotesque, aux couleurs acides, où l’action n’a ni temps ni espace. Les statues de Rodin, les damnés de Bosch, les crânes d’Ensor se déplacent parmi ses personnages et tout se déroule sans profondeur, comme sur un écran d’ordinateur, dans un éternel présent coloré et désespéré. Celui qui ne distingue pas confond et celui qui vend des mensonges tue. C’est cette dénonciation que l’artiste fait vibrer dans l’espace circonscrit de ses œuvres, parodies de la contemporanéité, caricatures d’un monde à l’envers où les meurtriers signent des autographes et les bonnes filles vont partout sauf au paradis. À première vue, ses œuvres choquent et font mal comme un coup de poing dans l’estomac et c’est exactement ce que veut l’artiste - qui se définit comme un illustrateur en série, un chien fou, un fauteur de troubles et un subversif - c’est-à-dire donner une forme picturale à l’enfer du 21ème siècle. Il s’agit en effet d’une bataille obsessionnelle et personnelle contre le monde de la publicité et des médias de masse, ce même monde qui, pendant des années, l’a nourri, enchanté, façonné et fait grandir, même artistiquement. Il n’aime pas le dire, mais son père était patron chez Saatchi & Saatchi. Lucas Racasse est un nom de scène, le pseudonyme d’un jeune Français qui chaque jour use de son talent et mène sa guerre. C’est une voix qui crie dans le désert et qui nous rappelle qu’une œuvre d’art n’est pas seulement un divertissement ludique ou même culturel, car ce n’est pas un appareil doté d’un fonctionnement interne, comme un réfrigérateur, sans âme. En regardant attentivement les œuvres de Racasse, on ressent une grande nostalgie pour quelque chose de beau et de bon, pour lequel il vaut la peine de vivre et d’être artiste. » ⎯ ⎯ ⎯ ⎯ ⎯ ⎯ ⎯ ⎯ ⎯ ⎯ ⎯ ⎯ ⎯ ⎯ ⎯ ⎯ ⎯ ⎯ ⎯ ⎯ ⎯ ⎯ ⎯ ⎯ ⎯ ⎯ ⎯ ⎯ ⎯ ⎯ ⎯ ⎯ ⎯ ⎯ ⎯ ⎯ ⎯ ⎯ ⎯ ⎯ — THE SHOW MUST GO ON... | Lara Facco - Curatrice « L’univers de Lucas Racasse est fait d’histoires courtes, directes, incisives, construites avec la technique et le langage d’une publicité ou d’un clip vidéo. Tout est concentré dans un espace réduit, en quelques instants, de sorte que le message arrive sec et sans équivoque comme un coup-de-poing dans l’estomac. Les images sont conçues comme le sujet d’un scénario: l’action est la mosaïque d’un puzzle, suspendu dans le temps, il n’y a ni avant ni après, mais on voit très bien dès le premier coup d’œil ce qui s’est passé et ce qui va se passer. L’ensemble l’emporte sur le détail, car c’est le premier coup d’œil qui crée immédiatement l’inconfort et l’agacement. Chez celui qui regarde. Il n’y a aucune pitié pour le spectateur qui, seulement plus tard, après avoir avalé la bouchée avec difficulté, est prêt à s’attarder sur les détails et à découvrir jusqu’au plus petit secret caché dans la composition. Dans le monde de Lucas Racasse, il n’y a pas de place pour la gratification esthétique, pour la vanité et l’autosatisfaction : ce n’est pas la représentation vide de la beauté qui l’intéresse. En effet, le monde de la publicité, dont l’artiste s’est éloigné, en est rempli, tout comme celui de la télévision, du cinéma - et paradoxalement aussi celui de la politique et de la religion - qu’il dissèque, expose et ridiculise. La beauté, la vraie, n’est certainement pas celle véhiculée par l’esthétique violente de la communication de masse, celle construite par les conseillers en image des célébrité 7s et ce n’est même pas celle des corps parfaitement sculptés et des visages en plastique identiques qui remplissent nos yeux à chaque instant. à chaque instant de la journée, comme une sorte de mantra obsessionnel. Mais ce n’est pas le travail de Racasse, ni son intention, de nous le montrer: son devoir d’artiste est plutôt de nous montrer le chemin alternatif à suivre pour le trouver, et c’est à nous de décider si nous nous y aventurons. Ou pas. L’humanité dont nous parle Lucas Racasse est superficielle et désespérée. Il vit dans un monde parallèle, où la frontière entre fiction et réalité, entre réel, surréaliste et téléréalité est si mince qu’elle est continuellement violée et mal comprise. C’est une humanité douloureuse et hallucinée, qui vit entre le désir de paraître à tout prix pour conquérir son quart d’heure de gloire et l’incapacité de regarder véritablement et de comprendre, en profondeur, le monde dans lequel elle vit. C’est une humanité qui se déplace entre les couvertures brillantes et les exterminations de masse, les stéréotypes bourgeois et les crimes exemplaires, passant de l’un à l’autre avec la même légèreté avec laquelle on change différentes paires de chaussures de marque et affichant ce sourire éblouissant de quelqu’un qui s’attend à l’inévitable. Paparazzo au coin de la rue. Une humanité mise sous la loupe, qui ressort presque banale dans sa petitesse, reproposée par l’artiste avec la minutie « hyperréaliste » de quelqu’un qui se limite à exposer les faits nus et bruts, et laisse les autres dessiner leurs propres conclusions. Et en attendant, le spectacle doit continuer. »
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