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— EDITIONS & PUBLICATIONS —

Every Day is Picture day

¬ LIVRE MONOGRAPHIE | Sélection 1989 > 2021

Textes d'introductions des chapitres:
Jean-Marie Wynants, Xavier Löwenthal, Jo Dekmine, Rosalba Torres Guerrero

Livre souple / 24 x 33 cm / Dos carré cousu
Couverture avec marqué à chaud rouge métallisé* | couché machine demi-mat sans bois blanc 280g
Intérieur | 288 pgs | couché machine demi-mat sans bois blanc 115g
Impression quadrichromie ultra HD | trame 300
50ex. Collector numérotés + couverture avec marquage à chaud *holographique
ISBN: 978-2-8052-0652-8 | Racasse Picture Shop Édition — RPSE-0203 

« Entre éloge et pamphlet, entre estime et mépris, les œuvres de Lucas témoignent autant de son grand amour comme de sa grande haine face à l’humanité qu’il semble observer d’un point situé un peu plus loin de la mêlée. »
PRÉFACE DE ALAIN COFINO GOMEZ | 2020 Entre, «où est Charlie» et les scènes infernales de Jérôme Bosch, il est un territoire qui se nomme lui-même royaume et qui semble un grand bordel coloré; c’est là que s’organise un chaos qui est le nôtre, sous les yeux d’un observateur obsédé, Lucas Racasse. On pourrait penser que ces paysages d’humains, ces visages et ces corps sont là pour nous divertir comme peut le faire un bon film d’horreur ou qu’ils sont là pour nous réveiller de notre torpeur citoyenne et politique comme le ferait le discours vrai de la sagesse, mais à bien regarder, à regarder longuement et précisément, il semble en fait que le travail de Lucas soit plus complexe que cela. Le créateur semble nous tendre non pas un miroir, mais plutôt un tableau qui fut longtemps abandonné dans un grenier, un portrait oublié, celui de Dorian Gray. Un portrait de ce qui pourrit à l’abri et qui nous préserve, immaculé et lisse, dans le monde. Voici donc notre Dorian Gray collectif enfin révéler et offert à l’examen, cette monstruosité qui s’est construite de nos lâchetés, de nos arrangements et de nos haines, tandis que nos corps et nos visages sociaux se promènent de par le monde dans une éternelle jeunesse morale et esthétique. Dans le grenier, oubliée, la toile ensorcelée emmagasine nos horreurs et nous préserve d’en porter les stigmates au quotidien. C’est sans compter le travail d’artiste tel que Lucas qui œuvre à révéler ce que nous sommes collectivement devenus. Mais Lucas ne s’arrête pas à ce geste de révélation de notre clown monstrueux, il met également en scène ses visions dans des fresques jubilatoires qui osent la juxtaposition. Il aime confronter dans un même espace des idées et des temporalités qui n’ont coexisté que dans son esprit. Un immense bain des dieux de toutes les religions, un ring de boxe Historique et multitemporel ou un enfer des riches entre décombres et parc d’attractions morbides. Il rassemble, ce créateur, les éléments disparates d’un discours inouï parce que dans son royaume, c’est lui qui tord l’espace et le temps à coup de collages et de peinture numérique pour raconter l’essence de notre époque, sans concession, sans pitié, avec amour parfois, avec dégoûts parfois. Que ce soit dans ses gestes de révélation ou dans ses rassemblements d’espace-temps, Lucas n’épargne personne et transgresse les tabous pour faire surgir les évidences. Wall Street Bull est partout et dirige dans l’ombre ou au grand jour notre monde comme d’évidence la finance elle-même s’est emparée de nos démocraties. Les nazillons qui rongent nos élections partout en Europe sont veules et pervertis à l’exact contraire de la moralité et de l’ordre qu’ils promettent. Lucas est aussi l’homme de la citation et de l’hommage. Son travail est un exercice d’emprunt et de récréation, les Maîtres et les Maîtresses en art sont là qui veillent sur lui et il se plaît aussi à les rassembler au cœur de l’espace-temps de son royaume, dans des foules qui manifestent ou dans un parlement paradisiaque où se déroulent d’interminables débats sur l’Art. Entre éloge et pamphlet, entre estime et mépris, les œuvres de Lucas témoignent autant de son grand amour comme de sa grande haine face à l’humanité qu’il semble observer d’un point situé un peu plus loin de la mêlée. Si Lucas se tient à bonne distance du monde pour nous le dépeindre dans ce qu’il a d’organique et de coloré, il est parfois au contact de son sujet par exemple lorsqu’il s’agit de la Belgique et de la belgitude. Là encore, il emprunte à « l’école belge » absurde et psychanalytique dans ses variations de jeux de mots. Encore une fois, il se donne la liberté d’inviter le who’s who made in belgium dans une sélection de personnalités qui lui ressemblent, des intransigeants, des authentiques et des belge-fous. Durant cinq années, j’ai eu le plaisir de partager des moments de création avec Lucas dans le cadre de la communication du théâtre que je dirige. C’est un autre jeu que nous aimons tous deux, celui de la commande. C’est un jeu qui le confronte à l’autre et qui sans doute l’extirpe de son royaume pour en dégager des outils qu’il peut mettre au service de l’autre. Et à ce jeu-là, j’avoue qu’il excelle. Il sait entendre le sous-jacent dans les propos du commanditaire, les accompagner et surprendre par des propositions audacieuses et d’une pertinence coupante et piquante. Il a du génie et ne se fatigue jamais de le solliciter, souvent au cœur de la nuit, solitaire devant l’écran blanc luminescent. Enfin, je ne terminerai pas ceci, sans dire que bien entendu, ce gars-là a des défauts, mais c’est peu dire qu’il a les défauts de ses qualités et que son amour des autres comme son dégoût des uns s’exprime parfois sans retenue avec l’authenticité émue d’un observateur qui a du mal à rester les bras ballants devant le beau ou la catastrophe. ALAIN COFINO GOMEZ Auteur & directeur du Théâtre des Doms (Avignon) | 20015-2024
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